En famille, ils lancent un projet d’échange entre des lycéens angevins et des réfugiés tibétains
Société

En famille, ils lancent un projet d’échange entre des lycéens angevins et des réfugiés tibétains

À l’initiative de l’association Action pour l’éducation sans frontière (AESF), cofondée par Clara Lemonde et son père Serge, un projet d’échange scolaire va réunir des lycéens d’Angers et des élèves réfugiés tibétains de Dharamsala, en Inde.

L’école de Dharamsala, perchée dans l’Himalaya, compte près de 1 300 élèves. – © DR

De l’Himalaya à Angers, Clara Lemonde et son père Serge, cofondateurs de l’association Action pour l’éducation sans frontière (AESF), sont à l’origine d’un projet qui vise à rapprocher des lycéens français et des réfugiés tibétains, installés en Inde. Leur objectif : favoriser l’ouverture culturelle des jeunes et offrir aux élèves tibétains un nouvel horizon.

Un échange scolaire porté par la solidarité

Tout est parti d’une randonnée. Grand amateur de marche, Serge Lemonde découvre il y a treize ans, lors d’un périple à Dharamsala, une école destinée aux enfants réfugiés tibétains.

L’histoire de l’établissement débute après l’invasion du Tibet par la Chine en 1950, où des milliers d’enfants orphelins ou séparés de leur famille trouvent refuge en Inde. Le Dalaï Lama, exilé à Dharamsala, propose alors la création d’un centre pour ces enfants. Le Tibetan Children’s Village (TCV) est officiellement fondé en mai 1960. Initialement limité à des soins de base, il se transforme progressivement en un véritable village-école. Aujourd’hui encore, près de 1 300 élèves y vivent en internat, parfois sans contact avec leurs proches.

« Mon père a été bouleversé par cette école et la force des enfants qu’il y a rencontrés », raconte Clara Lemonde. Il y a deux ans, ils y retournent ensemble : « Là, c’était une évidence. On ne pouvait pas juste repartir, il fallait agir. »

De cette visite naît une première initiative, avec une collecte de dons. Très vite, l’ambition grandit. Aujourd’hui, leur association prépare un échange scolaire entre l’école de Dharamsala et le lycée Sacré-Cœur d’Angers. « Dans un an, douze élèves tibétains seront accueillis en France pendant dix jours, avec un passage à Paris. Ensuite, les lycéens français partiront en Inde pour dix jours à leur tour, l’année d’après », explique Clara Lemonde.

Clara et Serge Lemonde, avec au centre Lobsang Tsomo, du bureau de direction de l’école de Dharamsala. – © DR

Le projet entend dépasser le cadre d’un simple voyage scolaire. « C’est une immersion, un choc culturel. On veut mêler cours, activités, rencontres, pour que chacun découvre vraiment l’autre », souligne-t-elle. L’objectif est de créer une ouverture d’esprit, susciter des échanges durables et sensibiliser les élèves à la situation des réfugiés ».

Au-delà de l’aventure humaine, le projet repose sur une vision éducative. Pour les élèves français, l’expérience sera l’occasion de découvrir une culture, une spiritualité et une histoire différentes. « Ils vont vivre une autre réalité, rencontrer des jeunes de leur âge qui ont grandi dans un tout autre contexte, affirme Clara Lemonde. Ce sont des rencontres marquantes, et je l’espère, peut-être des amitiés pour la vie ».

Une campagne de financement participative

Pour mener à bien ce projet, AESF a lancé une campagne de financement participatif sur la plateforme HelloAsso. L’objectif est ambitieux : réunir 40 000 euros. Cette somme permettra de couvrir les frais de voyage, mais aussi de soutenir l’école sur l’année. « Ces jeunes n’auraient jamais l’occasion de voyager sans cela. On veut leur offrir cette chance », explique Clara Lemonde.

L’association espère faire de cet échange une action régulière. « L’idée, c’est de pérenniser le projet, de créer un vrai partenariat éducatif. Et pourquoi pas, à plus long terme, développer le même type d’échange avec d’autres pays, comme la Namibie, que mon père a aussi découvert en randonnée », ajoute-t-elle.

En attendant le premier départ, prévu pour l’année scolaire prochaine, les deux cofondateurs poursuivent leur engagement avec conviction. « On veut simplement transmettre ce que l’on a vu et vécu. Et montrer que l’éducation peut être un pont entre les mondes », conclut Clara Lemonde.

Par Eline Vion.

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