Avec 8,6 millions de nuitées enregistrées, la fréquentation touristique en Anjou est restée stable durant l’été 2025. Les professionnels se montrent plus satisfaits qu’en 2024, portés par une météo clémente.
Le bilan estival 2025 est plus positif qu’à l’été 2024. – @ David Darrault – Anjou Tourisme
La saison estivale s’achève sur une note globalement positive pour le Maine-et-Loire. Avec 8,6 millions de nuitées comptabilisées, la fréquentation touristique reste stable, portée par une météo favorable et par le retour marqué de la clientèle étrangère.
Un été ensoleillé, des pics lors des longs week-ends
En juillet et août, les vacanciers ont bénéficié d’un ensoleillement exceptionnel, avec près de 268 heures relevées en juillet, soit 14 % de plus que la moyenne. « La saison est globalement satisfaisante, assure Philippe Chalopin, vice-président du conseil départemental en charge du tourisme. En 2024, on avait souffert, mais la météo a été favorable cette année, ce qui a particulièrement aidé. »
Des pics de fréquentation ont notamment été enregistrés lors des longs week-ends du 14 juillet et du 15 août, même si la canicule de ce dernier n’a pas eu l’effet espéré.
Le bilan mené par Anjou Tourisme révèle que 57 % des acteurs des secteurs du tourisme jugent la saison « bonne », contre 41 % en 2024. La note moyenne attribuée par les professionnels passe de 5,9/10 à 6,7/10. « On a eu un très beau début de saison, mais le démarrage a été atypique, avec un glissement de la fréquentation vers août », observe Pierre Watrelot, directeur de Terra Botanica.
Pour Nathalie Busson, présidente du Club hôtelier d’Angers, le passage du Tour de France Femmes a joué un rôle moteur, grâce à « un effet boost ».
Les itinéraires cyclables confirment également leur rôle de locomotive touristique avec une fréquentation en hausse de 13 % par rapport à l’année précédente, dont + 18 % sur la Loire à vélo et + 5 % sur la Vélo Francette. « On a eu des échos de records sur les guinguettes », ajoute Benjamin Glemin, représentant du Groupement des hôtelleries et restaurations du département.
Le retour des Britanniques
La clientèle étrangère représente un quart des touristes en Anjou. Les Britanniques, premiers visiteurs étrangers, sont revenus en nombre. « Nous avons retrouvé notre clientèle étrangère, notamment les Anglais », se réjouit Nathalie Busson. Ils comptent désormais pour 21 % des 900 000 nuitées étrangères, soit une hausse de 4 % par rapport à 2024.
Des séjours de plus en plus imprévisibles
Ce que l’on peut également retenir de ce bilan 2025, c’est qu’un phénomène s’impose : les réservations de dernière minute. « Ceux qui réservaient trois ou quatre mois à l’avance réservent aujourd’hui trois semaines avant. Et ceux qui réservaient trois semaines avant ne réservent même plus », constate Dany Thomas, président du syndicat départemental de l’hôtellerie de plein air.
Une tendance confirmée par Pierre Watrelot : « On remarque une météo-sensibilité beaucoup plus forte. Les visiteurs préfèrent le beau temps, mais pas trop. Donc ils réservent ou non, en conséquence. »
Malgré ce bilan encourageant, la question de l’emploi reste sensible, accentuée notamment par ces réservations tardives. « Il faut avoir de l’adaptabilité, tant sur le staff que sur les approvisionnements », relève Benjamin Glemin. Plusieurs établissements ont dû fermer ponctuellement, faute de personnel suffisant en cuisine. Philippe Chalopin reconnaît « un sujet complexe », et entend poursuivre l’organisation de jobs dating pour soutenir le secteur.
« Psychologiquement, c’est difficile pour les équipes de ne pas savoir quand les réservations tombent. Il y a des semaines où il n’y en a pas beaucoup, mais finalement, elles arrivent en dernière minute. Ça ne laisse pas la possibilité d’anticiper. Il va falloir que l’on s’y habitue car la tendance va perdurer », conclut Dany Thomas.
Par Eline Vion.
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