À moins de trois mois des élections municipales, la liste d’union de la gauche Demain Angers a présenté ses cinq premiers colistiers et exposé plusieurs priorités de son programme.

De gauche à droite : Silvia Camara-Tombini, Noam Léandri, Romain Laveau, Kildine Le Proux de la Rivière et Benjamin Briand-Boucher. – © Angers.Villactu.fr
La liste d’union de la gauche écologiste et citoyenne Demain Angers a franchi une nouvelle étape dans sa préparation des élections municipales de mars 2026. Réunis vendredi 12 décembre lors d’une assemblée générale, ses adhérents ont validé à une large majorité la liste de candidats et plusieurs axes programmatiques. Les cinq premiers colistiers ont été présentés mardi 16 décembre lors d’une conférence de presse organisée à Angers.
« Avoir une liste à l’image de notre ville »
L’assemblée générale de Demain Angers a réuni 296 votants, sur un total revendiqué de 1 200 adhérents. À l’issue du scrutin, la liste a été validée à 87 %, avec 257 voix pour, 27 contre et 12 abstentions. « C’est une nouvelle étape dans notre processus démocratique, souligne Romain Laveau, tête de liste, rappelant que cette démarche faisait suite à une primaire organisée le 28 juin selon le principe du jugement majoritaire. On reste fidèle aux valeurs qui sont les nôtres, avec un dépassement des partis politiques et une construction collective du projet ».
La liste de 59 noms, encore appelée à être finalisée à la marge, se veut représentative des quartiers et des profils de la ville. Parmi les vingt premiers candidats, plus de la moitié ne sont pas encartés dans un parti politique. Cinq ont moins de 35 ans et un est âgé de plus de 60 ans. « Notre souci, c’est d’avoir une liste qui soit le plus possible à l’image de notre ville », a insisté Romain Laveau.
Cinq premiers colistiers présentés
Aux côtés du chef de file écologiste, Silvia Camara-Tombini occupera la deuxième place. Âgée de 48 ans, professeure des écoles auprès d’élèves allophones, elle habite le quartier des Hauts-de-Saint-Aubin et est responsable du Parti socialiste au niveau départemental. Elle était déjà arrivée en deuxième position lors de la primaire de juin.
Noam Léandri, 44 ans, sera troisième sur la liste. Fonctionnaire résidant en centre-ville, il est engagé de longue date dans le milieu associatif, notamment sur les questions de solidarités.
Deux nouveaux visages complètent ce premier quinté. En quatrième position, Kildine Le Proux de la Rivière, 41 ans, chimiste et pharmacienne au sein d’une ONG environnementale. Arrivée à Angers il y a moins de deux ans, elle habite le quartier de Monplaisir : « Je suis arrivée dans Demain Angers via l’Appel pour Angers, en tant que citoyenne. J’ai rejoint cette liste car elle fait la part belle aux femmes et au côté social dans notre vie. »
La cinquième place revient à Benjamin Briand-Boucher, 22 ans, étudiant en sciences politiques et chef de file du Parti communiste français pour les municipales angevines. Ancien dirigeant national de l’UNEF, il réside à Belle-Beille : « J’ai pu assister au délitement du quartier, des services publics et de la solidarité, avec des politiques antisociales », déclare-t-il, citant notamment la hausse de certains tarifs municipaux et la baisse de subventions aux associations.
Des priorités sur les transports et la jeunesse
Les militants réunis en assemblée générale ont également priorisé 36 propositions issues de plusieurs mois de travail en groupes thématiques. Quatre grands axes se dégagent : les mobilités, la jeunesse, la sécurité et la lutte contre les violences faites aux femmes.
Sur les transports, Demain Angers met en avant deux mesures structurantes. La première concerne la création de voies réservées aux bus et au covoiturage sur les voies sur berges, afin de « réduire l’espace pour les voitures et apaiser ces axes », selon Noam Léandri. La seconde prévoit la mise en place d’une ligne de bus circulaire reliant les quartiers périphériques entre eux. « L’objectif, c’est qu’à la fin se déplacer en transport en commun soit plus rapide que se déplacer en voiture à Angers », résume-t-il.
La liste souhaite également renforcer les continuités cyclables et sécuriser certains points noirs, notamment des ronds-points jugés dangereux pour les cyclistes.
En matière de solidarités, la jeunesse constitue un axe central du projet. Partant du constat d’un fort non-recours aux aides, Demain Angers propose la création d’un « J numérique », présenté comme une porte d’entrée unique vers l’ensemble des dispositifs existants. « C’est un simulateur de droits, une liste claire des aides publiques et un accès simplifié aux services », explique Benjamin Briand-Boucher.
Ce dispositif intégrerait notamment un pass culture et sport de 100 euros par an pour les jeunes de 5 à 18 ans, un pass séjour pour l’aide au départ en vacances, ainsi qu’un pass destiné aux activités hors club. L’objectif affiché est de « sortir d’un agrégat de micro-actions sans lien entre elles » et de construire « une politique jeunesse plus lisible », ajoute-t-il.
Un focus sur la sécurité et les violences faites aux femmes
Sur la sécurité, Silvia Camara-Tombini a tenu à rappeler que le sujet « est au cœur des préoccupations des Angevins ». Si Angers reste, selon elle, une ville relativement épargnée au regard d’autres communes de même taille, l’augmentation des faits de violence appelle une réponse municipale. La liste défend une police municipale « renouvelée et de proximité », avec davantage de patrouilles à pied ou à vélo et un retour de l’îlotage. « Des policiers qu’on connaît sont des policiers qu’on respecte », estime-t-elle.
Demain Angers souhaite également clarifier les missions entre police municipale et police nationale, et associer habitants, associations et professionnels à une large concertation locale sur ces questions.
Enfin, un plan dédié aux femmes victimes de violences figure parmi les propositions phares. Il prévoit notamment la création d’un fonds solidaire féministe au sein du CCAS pour répondre aux situations d’urgence, le renforcement de la formation des agents municipaux, et un appui accru aux associations. « Parce que protéger les femmes, c’est protéger la population », résume Romain Laveau.
Une liste et un programme attendus en janvier
La liste complète ainsi que le programme détaillé seront dévoilés le 21 janvier prochain. D’ici là, des ajustements restent possibles : « C’est aussi ma responsabilité de tête de liste de trancher un certain nombre de choses, mais en discussion avec l’ensemble des partenaires », conclut Romain Laveau, évoquant un travail d’arbitrage encore en cours dans un cadre qu’il décrit comme participatif.
Par Eline Vion.
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