Élection présidentielle : l’Université d’Angers estime que l’extrême droite « constitue une menace pour le service public de l’Enseignement supérieur et de la recherche »
Politique

Élection présidentielle : l’Université d’Angers estime que l’extrême droite « constitue une menace pour le service public de l’Enseignement supérieur et de la recherche »

Le conseil de l’Université d’Angers, réuni ce jeudi 14 avril 2022, appelle la communauté universitaire à utiliser son vote « en pesant la gravité du moment ».

Christian Roblédo, Président de l'Université d'Angers

Christian Roblédo, président de l’Université d’Angers – Villactu.fr

Le conseil d’administration de l’Université d’Angers est composé de 22 élus représentants les personnels (enseignants, enseignants-chercheurs et personnels administratifs et techniques), 6 élus étudiants et 8 personnalités extérieures. Réuni ce jeudi 14 avril, il a voté à l’unanimité une motion relative aux élections présidentielles.

« L’extrême-droite, ses valeurs et ses idées constituent une menace pour le service public de l’Enseignement supérieur et de la recherche, lieu d’émancipation par les savoirs, de vie sociale et de développement de l’esprit critique. Nos métiers, nos études, nos recherches en tant qu’étudiants et personnels sont à l’opposé des idées propagées par l’extrême-droite. », estime l’Université angevine.

Pour ce second tour de l’élection présidentielle, elle « appelle la communauté universitaire à utiliser son vote en pesant la gravité du moment. »

Des actes racistes, antisémites ou fascistes

« Depuis quelques mois, les actes racistes, antisémites ou fascistes se développent au sein même de notre Université. Des croix gammées ont été taguées dans des toilettes, des autocollants racistes sont collés sur plusieurs de nos campus dont un collage géant « L’immigration tue ». L’extrême droite dont le mouvement nationaliste et identitaire RED (Rassemblement des Etudiants de Droite) est impliquée dans ces agissements et plusieurs étudiants de cette mouvance ont distribué un tract infamant, raciste, sexiste et LGBTphobe sur le campus Saint-Serge », détaille l’Université.

Elle poursuit : « les locaux de l’UGEAC-UNEF ont fait l’objet de dégradations et de provocations avec le collage d’autocollants d’un candidat d’extrême droite et des logos de l’association dissoute « Alvarium » et des étudiants participant à un débat organisé sur l’élection présidentielle ont été la cible de comportements d’intimidation. Certains de ces actes touchent directement des enseignants : des cours ont été interrompus par des remarques de soutien aux candidats d’extrême-droite, des enseignants sont pris à partie sur les réseaux sociaux par des étudiants dévoilant leur nom et contenu de cours, et des médias d’extrême-droite attaquent nommément des collègues et leurs recherches liées aux études de genre et à l’intersectionnalité. Ces comportements menacent la liberté académique et tous les évènements organisés dans le cadre du mois du genre ont dû être spécifiquement sécurisés. »