Des permanences pour les femmes victimes de violences conjugales au Carrefour St-Serge
Société

Des permanences pour les femmes victimes de violences conjugales au Carrefour St-Serge

Depuis une semaine, le centre commercial Carrefour Saint-Serge accueille le Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles 49 (CIDFF) qui tient des permanences pour les femmes victimes de violences conjugales.

Violences conjugales carrefour St-Serge

Estelle Moinard et Florence Bertiau du CIDFF49 – Villactu.fr

Le confinement est un moment difficile à vivre pour de nombreuses personnes. Cette période de restriction de libertés peut s’avérer encore plus complexe pour les victimes de violences conjugales. L’obligation de rester enfermé chez soi exacerbe les violences intrafamiliales et complique la libération de la parole et les solutions de fuites possibles. Selon le Ministère de l’Intérieur, les violences conjugales ont augmenté de plus de 30 % sur l’ensemble du territoire au mois de mars.

Des permanences chaque après-midi, du lundi au vendredi

Depuis le mercredi 22 avril, pour venir en aide aux victimes, le Centre d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF) de Maine-et-Loire tient des permanences du lundi au vendredi, de 14 h à 16 h, en toute confidentialité.

Cette initiative a été prise début avril par Marlène Schiappa, secrétaire d’État, chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations.

La société Carmila, appartenant au groupe Carrefour, a proposé à la déléguée départementale aux droits des femmes du Maine-et-Loire d’accueillir ce point d’information.

« Au regard des inquiétudes exprimées par les associations et des remontées des services de police et de gendarmerie indiquant une augmentation des cas de femmes victimes de violences, l’Etat a voulu la mise en place de ces points d’accueil », explique Estelle Moinard, directrice départementale du CIDFF. « Depuis deux semaines, nous sommes à une ou deux situations nouvelles de femmes victimes de violences conjugales ».

Après deux premières expérimentations à Lille et dans le Val d’Oise, ces points d’accueil se sont multipliés en France. Dans la région, trois points d’informations ont ouvert leurs portes, à Laval, La Roche-sur-Yon et Angers.

Utiliser les courses comme prétexte

« Le confinement fait que, même s’il y avait déjà de la violence, la personne ne va plus le supporter. Auparavant, il pouvait y avoir le travail comme lieu pour s’extirper temporairement de cette situation, ce qui n’est plus le cas actuellement », complète Florence Bertiau, l’une des deux juristes chargée de recevoir les personnes.

« Les supermarchés sont les rares lieux qui restent ouverts et accessibles durant le confinement. Les femmes victimes de violences peuvent se servir du prétexte de devoir aller faire des courses pour venir à notre rencontre », ajoute Estelle Moinard.

Pour la directrice départementale du CIDFF, la mise en place de ces points d’accueil est un signal envoyé aussi bien aux victimes qu’aux auteurs : « Même si nous sommes en confinement, ils peuvent être rattrapés par les actes qu’ils commettent. La justice ne s’est pas arrêtée, la police n’a pas arrêté de travailler et les associations sont toujours présentes sur le terrain ».

Une écoute, des conseils et un accompagnement

Pour accéder à ce point d’accueil, les personnes doivent se présenter à l’accueil du centre commercial Carrefour Saint-Serge. Elles seront prises en charge sans rendez-vous dans un espace qui assure la confidentialité des échanges. Florie Thibaudeau et Florence Bertiau, deux juristes de l’association, se relaient pour écouter, conseiller et éventuellement accompagner les femmes victimes de violences.

« En premier lieu nous sommes là pour apporter une écoute. Nous pouvons aussi répondre aux questions que la personne se pose. Selon les situations, un accompagnement peut-être proposé avec un suivi qui peut durer plusieurs années », complète Florence Bertiau.

D’autres dispositifs mis en place

Un signalement possible dans toutes les pharmacies

Il est possible pour les femmes victimes de violences de se signaler et de trouver de l’aide dans toutes les pharmacies, qui effectueront un signalement auprès des forces de l’ordre.

Les associations locales restent à l’écoute

Toutes les associations présentes sur le territoire angevin restent mobilisées :

Elle écoute, oriente, propose un hébergement sous secret d’adresse, une mise à l’abri et un accompagnement social (du lundi après-midi au vendredi, de 9 h 30 à 12 h 30 et de 14 h à 17 h).

  • Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles – CIDFF (02 41 86 18 04 / cidff49@orange.fr)

Elle écoute et offre de l’information sur les droits, un accompagnement dans les démarches judiciaires et répond aux questions sur l’exercice de l’autorité parentale dans un contexte de violences (du lundi au vendredi, de 8 h 30 à 12 h 30).

  • L’Association d’Aide aux Victimes d’Abus Sexuels – AAVAS (par téléphone ou SMS : 07 67 19 01 85 / aavas.asso@gmail.com)

Les lundis et mardis, de 9 h 30 à 12 h 30 et de 14 h à 17 h 30. Des entretiens téléphoniques sur rendez-vous sont possibles toute la semaine.

Elle offre une écoute et une prise en charge par des professionnels du lundi au vendredi, de 9 h à 12 h 30 et de 13 h 30 à 17 h 30.

  • Le Mouvement du nid (0033 9 63 52 18 30)

Elle propose écoute et accompagnement aux personnes en situation de prostitution (24h/24 et 7j/7).

  • Le Planning familial (0 800 08 11 11 – du lundi au samedi, de 9 h à 20 h)