Des lycéens restituent l’ambiance de la vie au château d’Angers sous les ducs d’Anjou
Culture

Des lycéens restituent l’ambiance de la vie au château d’Angers sous les ducs d’Anjou

Huit établissements de formation professionnelle participent au projet « Le retour du roi », une initiative portée par le château d’Angers visant à reconstituer l’ambiance de la forteresse au Moyen Âge dans une exposition visible à l’été 2025.

Des tenues traditionnelles du XVème siècle ont été reconstituées afin de pouvoir être plus facilement manipulées. – © Angers.Villactu.fr

Depuis la rentrée 2023, le Domaine national du château d’Angers a entrepris un projet visant à recréer l’ambiance de la forteresse à l’époque des ducs d’Anjou.

Ce projet participatif, intitulé « Le retour du roi », rassemble huit établissements de formation professionnelle ligériens qui travaillent à la création de mobilier et d’objets basés sur des modèles et des sources iconographiques du Moyen Âge. L’exposition issue du projet sera présentée au public à partir de l’été 2025.

Une collection propre au château d’Angers

« Le château d’Angers, bien que riche en collections végétales et artistiques, manque de mobilier d’époque. Après le départ du roi René à la fin du XVème siècle, la forteresse a principalement servi de garnison et de prison, ce qui explique l’absence de meubles », décrit Hervé Yannou, administrateur du château d’Angers.

Pour remédier à cela, le projet initié à la rentrée 2023 se concentre sur une immersion concrète dans l’atmosphère médiévale à travers l’utilisation de matières, couleurs, textiles, sons et parfums.

« En 2022, une première version de ce projet a été expérimentée avec des costumes et des meubles prêtés par des institutions ou des particuliers, explique Catherine Leroi, cheffe du service culturel du château d’Angers. Suite au succès de cette initiative, il a été décidé de créer une collection permanente pour évoquer la vie au temps de Louis Ier, Yolande d’Aragon et du roi René ».

Le projet a vu la collecte d’objets et de meubles d’époque donnés par des particuliers, ainsi que la reconstitution d’éléments historiques disparus, tels que les costumes des ducs et duchesses d’Anjou.

« Se familiariser avec le patrimoine »

Le projet fait partie du dispositif gouvernemental « Chef-d’œuvre de la République », qui vise à valoriser l’enseignement professionnel à travers des commandes publiques passées aux lycées.

Les élèves, accompagnés de leurs enseignants et des médiateurs culturels du château, doivent respecter les sources iconographiques et historiques tout en utilisant des techniques traditionnelles et des technologies modernes telles que l’impression 3D.

« Pour les élèves, ce projet est une opportunité de se familiariser avec le patrimoine historique. Certains ont découvert le château d’Angers pour la première fois à cette occasion et ont pu approfondir leurs connaissances en visitant également les châteaux de Baugé et Saumur ainsi que le Manoir de Launay. Il y a une passation des techniques et des savoir-faire d’une époque révolue aux jeunes de maintenant », ajoute Catherine Leroi.

Les lycéens ont reproduits des tréteaux mêlant techniques du XVème et du XXIème siècle. –  © Angers.Villactu.fr

Autre objectif de ce projet : encourager la collaboration entre différents établissements. Pour la réalisation d’un dressoir, le lycée Renaudeau (Cholet) a construit la structure, le lycée des métiers d’Art Bertrand Du Guesclin (Auray) a réalisé les sculptures, et le lycée François Rabelais (Fontenay-Le-Comte) a fabriqué les serrures.

À ces trois établissements participant au projet s’ajoutent également le lycée Don Bosco à Giel-Courteilles, le lycée de la mode de Cholet, l’Institut de Bijouterie de Saumur, le lycée Chevrollier à Angers et le lycée Nicolas Appert à Orvault.

Les objets fabriqués comprennent des meubles, des costumes, des bijoux et des pièces d’orfèvrerie, tous choisis par les élèves et enseignants pour recréer l’ambiance médiévale dans le logis royal du château. « L’objectif est qu’à l’œil nu, les visiteurs ne puissent pas faire la différence entre un objet de l’époque du XVème et un reconstitué avec les techniques actuelles », indique Hervé Yannou.

Les premières réalisations seront présentées au public en 2025.

Par Eline Vion.