Le collectif Les Morts de la Rue vient de publier son 13e rapport annuel consacré à la mortalité des personnes sans chez-soi en France. En 2024, 22 personnes sont mortes dans les Pays de la Loire, dont cinq dans le Maine-et-Loire.

Quatre personnes sans domicile fixe sont mortes à Angers en 2024 – © Angers.Villactu.fr
Pour établir son nouveau rapport consacré à la mortalité des personnes sans chez-soi en France, le collectif Les Morts de la Rue s’est appuyé sur les données recueillies tout au long de l’année 2024 auprès de son réseau associatif, institutionnel et citoyen.
Un nombre de décès en hausse
En France, ce sont 912 décès de personnes sans domicile fixe qui ont été recensés en 2024, soit une hausse de 16 % par rapport à 2023. « L’âge moyen au décès est de 47,7 ans, soit 32 ans de moins que dans la population générale. Ces décès concernent majoritairement des hommes (82 %), mais la part des femmes continue de croître (13 % en 2024). Cette progression s’inscrit dans un contexte où la Fondation pour le Logement estime à 350 000 le nombre de personnes sans domicile en France hexagonale, soit 20 000 de plus qu’en 2023 », indique le collectif.
Dans le détail, « 36 % des personnes vivaient dans la rue au moment de leur décès. Une proportion en hausse. 46 % sont décédées dans l’espace public, souvent dans l’anonymat. 34 % sont mortes dans des lieux de soins, après des années d’errance thérapeutique. Les moins de 25 ans meurent majoritairement dans la rue, tandis que les plus de 65 ans décèdent surtout en institution », complète le collectif Les Morts de la Rue.
L’Île-de-France, région la plus touchée
L’Île-de-France concentre à elle seule 338 décès en 2024, soit 37 % du total national. « Les Hauts-de-France ont connu un doublement avec 163 décès, possiblement lié aux décès d’exilés lors des tentatives de traversée de la Manche, l’année 2024 ayant été particulièrement meurtrière sur ce littoral », explique le collectif. Dans les Pays de la Loire, 22 personnes sans domicile fixe sont mortes l’année passée. Dans le Maine-et-Loire, le collectif a recensé cinq décès, dont quatre à Angers. Il s’agissait uniquement d’hommes, âgés de 32 à 49 ans.
« Ce 13e rapport n’est toujours pas exhaustif, nombre de décès échappent encore à notre surveillance de la mortalité des personnes sans chez-soi. Celles-ci ne disparaissent pas seulement des statistiques, elles s’effacent des mémoires, des politiques publiques, et trop souvent, de notre humanité collective », exprime le collectif dans son rapport.
Par Sylvain Réault.
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