Comme chaque année durant l’été, le CHU d’Angers prévoit des fermetures de lits. L’établissement de santé se dit toutefois prêt à faire face aux besoins de la population.

Le CHU d’Angers s’est organisé pour gérer au mieux les vacances d’été – © Angers.Villactu.fr
Pendant l’été, le personnel du CHU d’Angers peut prendre au moins trois semaines de vacances consécutives. Pour anticiper cette période, le Centre hospitalier universitaire a recruté 97 infirmières et 114 aides-soignants. « Nous avons encore 13 postes vacants d’infirmiers sur 2 000 et 21 postes vacants d’aides-soignants sur 1 500 », indique Cécile Jaglin-Grimonprez, directrice générale du CHU d’Angers.
L’activité programmée étant en diminution pendant la période estivale, des lits ont été fermés dans de nombreux services : 15 % de fermetures en médecine, 20 % en chirurgie, 17 % en soins de suite, tout comme en gynécologie.
Une réorganisation pour l’été
« Comme chaque été, nous réorganisons notre fonctionnement, avec des changements d’horaires, plus d’entraide entre les services et nous recourons aux heures supplémentaires », complète Cécile Jaglin-Grimonprez. « Nous ne renonçons à aucun soin urgent. Nous sommes adaptés à prendre en charge toutes les urgences et toutes les pathologiques lourdes et chroniques. La population ne doit pas se censurer, même s’il ne faut pas venir pour un problème qui n’a pas de caractère urgent », complète le Pr Christophe Verny, chef du service de neurologie et président de la Commission médicale d’établissement.
La psychiatrie au centre des inquiétudes
Les urgences du CHU d’Angers vont devoir faire face à la fermeture des urgences de nuit de la clinique de l’Anjou. Cette situation, qui n’est pas nouvelle, a entraîné la mise en place au CHU d’Angers d’un troisième urgentiste de nuit, présent entre 18 h 30 et 8 h. Le point d’inquiétude réside dans la prise en charge des personnes atteintes de troubles psychiatriques. « Nous comptabilisons une quinzaine de passages par jour et entre quinze à vingt patients présents en permanence faute de lits disponibles dans des structures extérieures », regrette la directrice générale du CHU d’Angers. De l’aveu même du Pr Christophe Verny, certains peuvent attendre jusqu’à six jours sur un brancard avant une admission au Cesame.

Le Pr Christophe Verny, président de la Commission médicale d’établissement du CHU et Cécile Jaglin-Grimonprez, directrice générale du CHU d’Angers – © Angers.Villactu.fr
L’année dernière, le CHU d’Angers a ouvert l’UPSAM (Unité Psychiatrique Sarthe Anjou Mayenne). Cette unité d’hospitalisation psychiatrique post-urgences est dotée de 12 lits et prend en charge des patients résidant dans les départements de Mayenne, Sarthe et Maine-et-Loire, après une évaluation faite par un psychiatre lors d’une admission en service d’urgences ou de réanimation médicale et nécessitant une hospitalisation en psychiatrie de courte durée.
Le CHU d’Angers réfléchit, en lien avec l’Agence régionale de santé (ARS), à la création d’un Service d’accès aux soins (SAS) psychiatrique. Celui-ci permettrait de mettre en place une ligne téléphonique, après un appel au 15, accessible de 10 h à 22 h. Le patient serait mis en relation avec un infirmier psychiatrique afin de trouver la solution la mieux adaptée à la situation. Cette solution complémentaire pourrait voir le jour à l’automne. En parallèle, une équipe mobile au sein des urgences pédopsychiatries devrait être mise en place.
Dans comptes dans le rouge
Pour l’année 2024, les comptes du CHU d’Angers comportent un déficit de 9 millions d’euros. Selon la direction, ce « déficit attendu », s’explique en partie par les revalorisations salariales consécutives au Ségur de la santé. Celles-ci s’élèvent à 72 millions d’euros dont 11 millions n’ont pas été financés par l’État. « Nous ne sommes pas complètement responsables de ce déficit, toutefois notre intention est de le réduire », annonce Cécile Jaglin-Grimonprez. C’est avec cette volonté que le CHU d’Angers a lancé un « plan de performances », qualifié par les syndicats de « plan d’économies ».
Un important travail est mené par l’établissement de santé sur le « codage de l’activité médicale », soit les éléments transmis par le CHU d’Angers à l’Assurance maladie. « Nous ne sommes pas très bons pour se faire payer par l’Assurance maladie, reconnaît le Pr Christophe Verny. Il s’agit d’un travail de longue haleine qui a été lancé ces dernières années. Si nous revenions à la moyenne des CHU en France pour la qualité de la valorisation de notre activité, nous comblerions notre déficit ». Un enjeu de taille pour le CHU qui espère rapidement trouver des solutions.
Par Sylvain Réault.
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