CHU d’Angers : « Un discours rassurant qui ne reflète pas la réalité » selon le syndicat SUD
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CHU d’Angers : « Un discours rassurant qui ne reflète pas la réalité » selon le syndicat SUD

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Après la conférence de presse tenue ce mercredi matin par le CHU d’Angers, le syndicat SUD estime que le « discours très rassurant ne reflète absolument pas la réalité de beaucoup de services et collègues ».

« Dans plusieurs secteurs du CHU d’Angers, les équipes sont en très grande difficulté, au bord de la rupture comme en gériatrie, en chirurgie orthopédique transformées en unité Covid. Dans certaines réanimations, le rythme en 12h et l’alternance jour/nuit épuise les personnels. Ce que nous constatons sur le terrain ressemble beaucoup plus à un manque d’anticipation et de préparation ».

« La Directrice met en avant 240 contrats prolongés depuis cet été afin de remplacer des collègues absents pour maladie. Ce nombre de contrat ne suffit pas à compenser toutes les absences (maladie, maternité…) et ne compense absolument pas les 150 postes de soignants supprimés en 2018-2019 par la Direction dans le cadre de son plan de retour à l’équilibre budgétaire. […] Sur la formation de professionnels à la réanimation, la Directrice indique avoir formé 300 personnels ! Mais de quel type de formation parle-t-elle ? Si pour la Direction, former du personnel infirmier en réanimation consiste seulement à quelques séances en centre de simulation et de quelques heures de cours théoriques, cela va mettre nos jeunes collègues novices en très grande insécurité et difficultés. Les techniques complexes mises en place dans un service de réanimation nécessitent plusieurs semaines, mois et années pour acquérir l’ensemble des compétences requises. Faire croire le contraire est pour SUD une hérésie », poursuit le syndicat.

« Sur le CHU d’Angers comme dans la plupart des hôpitaux, depuis la première vague, aucun lit de réanimation n’a été créé. La montée en charge de lits de réa annoncée (99 lits contre 51 lits normalement) par la Direction s’effectue par la transformation dans l’urgence de lits d’unités de soins continus, de salles de réveil (SSPI) en lits/places de réanimation. Cette solution, la seule actuellement à la disposition des Directions, induit automatiquement la déprogrammation d’actes opératoires ce qui amènera inexorablement une perte de chance pour de nombreux patients. Si la plupart du matériel semble à ce jour disponible et en nombre pour la prise charge des patients et la protection des soignants (rappelons quand-même que la campagne de vaccination contre la grippe au CHU d’Angers a été interrompue dès la 1ère semaine de mise en place, faute de stock suffisants de vaccins pour le personnel), les effectifs eux restent insuffisants », ajoute SUD.

« Nous tenons aussi à rappeler que cette deuxième vague arrive en début de période hivernale avec son lot de pathologies saisonnières qui saturent les hôpitaux, les réanimations et les urgences. D’ailleurs les prévisions de l’Institut Pasteur prévoient en hypothèse vers le 20 novembre la prise en charge en Réanimation de 15 000 patients sur l’ensemble du territoire (Covid et non Covid) ce qui dépasse largement les capacités étendus de lits de réanimation. Comment, dans ces conditions et face à la réalité de ce que vivent les soignants, avoir un tel discours rassurant ! », conclut le syndicat.