Depuis 2023, la friperie Zacco sillonne les marchés angevins avec des portants chargés de vêtements de seconde main. Fondée par Éric Mérand et Mélanie Dedieu, cette friperie ambulante défend une mode locale pour un public varié, des étudiants aux retraités.

Éric Mérand et Mélanie Dedieu ont créé ensemble la friperie Zacco. – © Angers.Villactu.fr
Depuis l’été 2023, la friperie Zacco sillonne les marchés et événements angevins avec une idée simple : rendre la mode de seconde main accessible à tous. Fondée par Éric Mérand et Mélanie Dedieu, cette friperie itinérante s’inscrit dans une démarche écologique, locale et inclusive. « À Angers, il n’y avait pas de friperie sur les marchés. On a voulu combler ce vide », explique Éric Mérand.
Tous deux viennent de milieux éloignés de la vente textile. Après une vingtaine d’années dans la banque et la communication, ils décident de changer de vie : « On avait tous les deux fait le tour de nos carrières, nous avions besoin de changement, raconte Mélanie Dedieu. À un moment, les planètes se sont alignées. On s’est dit : allons-y ». Leur passion pour la fripe, déjà bien présente dans leur quotidien, devient alors leur activité principale : « Nous avons fait le choix du métier passion », poursuit-elle.
Un choix d’itinérance
Dès leurs débuts, le couple fait le pari de ne pas ouvrir de boutique physique. « On voulait une friperie à notre image, qui soit aussi mobile et libre, sans avoir les charges d’un local », explique Éric Mérand. Les marchés angevins deviennent alors leur point d’ancrage. Cette mobilité leur permet aussi d’intervenir dans des quartiers prioritaires et d’adapter leur offre aux événements.
Mais l’itinérance a ses contraintes. L’installation dépend des disponibilités et de la météo. « Parfois, on se casse le nez parce qu’on n’a pas de place. C’est aussi pour ça qu’on développe de plus en plus les événements en intérieur », précise Mélanie Dedieu. Dans ces configurations, ils peuvent proposer jusqu’à 5 000 pièces, contre environ 200 sur les marchés.
Des prix bas et une friperie « pour tout le monde »
Les vêtements proposés sont vendus à partir de 2 euros, et les quelques pièces les plus chères atteignent 30 à 40 euros : « On veut réconcilier les gens avec la seconde main. Une friperie trop chère, ça pousse à acheter du neuf. C’est contre-productif. », souligne Éric Mérand. Leur offre est large, avec des vêtements hommes ou femmes, en passant par des accessoires et bijoux.
Le couple se fournit exclusivement dans le département et la région. « On essaie de réduire au maximum notre empreinte carbone », explique Mélanie Dedieu. Ils achètent auprès de fournisseurs locaux et de brocanteurs : « On trie tout chez nous, on lave, on repasse, on stocke. Si un vêtement est inutilisable, on garde boutons ou fermetures pour l’upcycling. Rien ne se perd », ajoute-t-elle.
La friperie Zacco revendique une offre pour toutes les morphologies, jusqu’au 5XL, un positionnement encore rare dans le secteur. Une partie des vêtements est également donnée à Solidarité Femmes 49, qui accompagne des femmes victimes de violences. Cette démarche s’inscrit dans une vision plus large : créer des ponts entre ceux qui jettent et ceux qui ont besoin : « On ne veut pas juste vendre des vêtements. On veut créer des liens autour de la seconde main », insiste Éric Mérand.
Une reconnaissance régionale
En deux ans, Zacco a été récompensée à trois reprises avec le prix régional Créadie de la transition écologique et inclusive, le prix du Lions Clubs International Pays de la Loire et le prix Talents des cités de Bpifrance. « On a eu un super écho des clients, mais avoir une reconnaissance officielle, ça fait aussi du bien, confie Éric Mérand. Surtout que les prix que nous avons reçu récompensent des valeurs d’inclusivité, de transition écologique et de solidarité qui nous tiennent particulièrement à cœur ».
L’entreprise tient surtout à rester fidèle à son identité : « On ne veut pas devenir une usine à gaz avec 40 000 vêtements. On préfère rester à taille humaine, proches des gens », ajoute Mélanie Dedieu.
Un événement à Trélazé
Ce dimanche 12 octobre, la friperie Zacco organisera un grand événement à la résidence Domitys de Trélazé. Plus de 4 000 pièces seront proposées de 9 h à 18 h, avec du réassort tout au long de la journée. « En février, on a vécu une journée exceptionnelle lors de notre première édition. On s’attend à encore plus de monde cette fois-ci », se réjouit Éric Mérand.
L’événement mêlera friperie, convivialité et petite restauration, en partenariat avec Nico Garden, qui proposera une vente de plantes à prix abordable. Les résidents seniors, les habitués et de nouveaux visiteurs s’y côtoieront. « Ce mélange des générations, c’est aussi ce qui nous plaît. On a déjà vu trois générations d’une même famille chiner ensemble », raconte Mélanie Dedieu. Une manière, pour les deux entrepreneurs, de faire de la mode circulaire un espace de rencontre autant que de consommation.
Par Eline Vion.
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