Pour la période allant de 2025 à 2031, Angers Loire Métropole a adopté un nouveau plan d’accueil des gens du voyage qui prévoit la création de terrains adaptés et un accompagnement social, afin de répondre aux obligations légales et aux besoins du territoire.
Près de 4 000 personnes issues de la communauté des gens du voyage sont présentes en Maine-et-Loire. – © Adobe Stock
Réunis mardi 10 juin en conseil d’agglomération, les élus d’Angers Loire Métropole ont adopté un nouveau schéma d’accueil des gens du voyage pour la période 2025 – 2031. Ce plan entend répondre aux obligations légales, mais aussi adapter l’offre d’accueil à une réalité territorial.
« Ce schéma est à la fois un outil de planification et une réponse concrète à une situation qui concerne l’ensemble de notre agglomération », a déclaré Christophe Béchu, président d’Angers Loire Métropole. Dans le Maine-et-Loire, environ 4 000 personnes issues de la communauté des gens du voyage circulent ou vivent régulièrement sur le territoire, dont une majorité dans le périmètre angevin.
Un plan ancré dans la réalité sociale et territoriale
Prévu par la loi Besson de 2000, ce plan impose aux communes de plus de 5 000 habitants de mettre à disposition des terrains d’accueil pour les gens du voyage. Le précédent plan départemental, clos fin 2024, laisse désormais place à ce nouveau schéma présenté par l’agglomération : « Nous devons assumer une double responsabilité : garantir la dignité de l’accueil pour des familles françaises à part entière, et doter les communes des outils nécessaires pour faire face aux stationnements illicites », a estimé Christophe Béchu en séance.
Parmi les mesures phares : la création de quatre terrains familiaux locatifs à Angers pour un total de seize places, et la construction d’une aire permanente mutualisée entre Avrillé et Montreuil-Juigné (24 places). Des projets similaires sont également prévus à Beaucouzé, Loire-Authion, Trélazé et dans d’autres communes de l’agglomération, comme Bouchemaine, Mûrs-Érigné ou Longuenée-en-Anjou.
« Ce que l’on souhaite ce sont des aménagements de qualité, durables, à la hauteur de ce que l’on attendrait pour n’importe quel autre type d’habitat », a souligné Christophe Béchu, ajoutant que ce projet « traduit notre volonté de considérer les gens du voyage non pas comme un problème à gérer, mais comme des citoyens à accompagner ».
Outre les infrastructures, le schéma prévoit un volet social avec un accès à la scolarisation, l’accompagnement vers l’emploi, un suivi sanitaire, ainsi qu’une insertion numérique et culturelle.
« L’accueil n’est pas qu’une question de mètres carrés. C’est aussi un enjeu d’insertion, de reconnaissance et de lien social », a rappelé le président de l’agglomération. Il a également insisté sur la nécessaire distinction entre les occupations illicites liées au manque de place et celles relevant de véritables stratégies d’évitement : « Il y a des situations où des familles stationnent sur des terrains de sport non par défi, mais par défaut. À nous de proposer des alternatives crédibles. Ce plan n’est pas une fin, c’est un point de départ. »
Par Eline Vion
Suivez toute l’actualité d’Angers sur la chaîne WhatsApp d’Angers Villactu.
