Angers Loire Aéroport : vers un retour des lignes commerciales ?
Economie

Angers Loire Aéroport : vers un retour des lignes commerciales ?

Si les vols commerciaux sont à l’arrêt depuis 2016, Angers Loire Aéroport n’a pas pour autant cessé de fonctionner. Entre vols de loisirs et d’affaires, l’aéroport multiplie ses activités, sans oublier ses fonctions initiales.

L’aéroport a enregistré 21 000 mouvements d’avions en 2023. – © Angers.Villactu.fr

Depuis sa création en 1998, Angers Loire Aéroport a été au centre de nombreuses discussions et controverses. Initialement conçu pour être un outil de rayonnement du territoire, il n’a pas réussi à atteindre les objectifs fixés par les élus locaux.

Désormais, l’aéroport se concentre sur des activités d’aviation générale et d’affaires, mais n’exclut pas un possible retour des lignes commerciales à terme.

En activité depuis 1998

L’aéroport a ouvert ses portes le 2 septembre 1998, remplaçant ainsi l’ancien aéroport d’Angers-Avrillé datant de 1908. Malgré des investissements significatifs, sa capacité d’accueil initiale de 50 000 personnes n’a jamais été atteinte.

Confronté à des résultats d’exploitation commerciale décevants, Christophe Béchu, président d’Angers Loire Métropole à l’époque, a décidé de mettre fin aux subventions accordées aux compagnies aériennes.

« Pour faire des économies, la communauté urbaine d’Angers Loire Métropole a décidé de renoncer, en décembre 2016, aux contrôleurs aériens. Par conséquent, les compagnies étrangères ont renoncé à venir s’y poser. Les vols réguliers de tourisme ont donc disparu », explique Vincent Jaouen, agent de trafic Edeis et pompier volontaire à l’aéroport d’Angers-Loire.

Un changement de cap en 2019

Depuis janvier 2019, l’aéroport est géré par la société privée Edeis pour le compte d’Angers Loire Métropole. Si initialement, l’entreprise misait sur un retour des lignes commerciales, le constat, cinq ans après, est différent.

« La période du Covid a chamboulé le paysage aéronautique. Maintenant, les plus grosses compagnies sont Transavia, Ryanair ou Easyjet, et ont, certes, besoin de contrôleurs aériens pour atterrir, mais également de pistes plus longues. Avant, il y avait des avions de moins grande capacité. Désormais il y a une concentration du trafic. C’est une mutation défavorable pour le fonctionnement de l’aéroport », indique Vincent Jaouen.

Dorénavant, l’aéroport concentre son activité sur les vols d’aviation générale, c’est-à-dire les voyages de loisirs, tels que les planeurs, les vols associatifs et les écoles de pilotage.

Les vols d’affaires quant à eux ne représentent que 2 % de l’activité de l’aéroport : « En 2023, ils ont progressé de 4 %, mais malgré cela, ils ne représentent pas une part prépondérante de l’activité de l’aéroport. C’est important de remettre cette activité à son échelle », insiste Jean-Baptiste Mantienne, directeur général d’Angers Loire Développement (Aldev).

Parmi les autres activités de l’aéroport, on retrouve les vols sanitaires, notamment pour les greffes d’organes, les vols militaires, ou bien un pélicandrome, autrement dit, une base de ravitaillement en produit retardant et en eau pour les moyens aériens de lutte contre les incendies. Le restaurant L’Envol, a également rouvert ses portes le 6 avril dernier.

Un abandon définitif des lignes commerciales ?

Malgré les efforts déployés, il semble peu probable que l’aéroport d’Angers-Loire retrouve son niveau d’activité d’avant 2016, en raison des défis financiers et de la concurrence régionale. Mais pour Vincent Jaouen « l’ambition est toujours là ».

« L’aéroport d’Angers-Loire doit être au service du territoire et de ses habitants. Pour l’instant, un retour des lignes n’a pas l’air d’être d’actualité, mais l’aéroport de Nantes ne sera pas éternel, ils ne pourront repousser les murs sans cesse. Je pense qu’à terme, ce sera envisagé », souligne-t-il.

Du côté de l’agence de développement économique d’Angers Loire Métropole, même son de cloche : « On ne sait pas ce que peut apporter l’avenir. Dans les tuyaux aujourd’hui, il y a un schéma régional aéroportuaire qui est en cours de rédaction à l’échelle du Grand Ouest, avec notamment un questionnement sur les capacités de l’aéroport de Nantes à assumer des croissances supplémentaires. Il pourrait ainsi éventuellement y avoir un report de certains flux vers des plateformes qui peuvent les accueillir. L’avenir c’est probablement des possibilités de délestage de la plateforme de Nantes sur Angers », décrit Jean-Baptiste Mantienne.

Par Eline Vion.