À Angers, un restaurant de wok piloté par des robots a ouvert ses portes
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À Angers, un restaurant de wok piloté par des robots a ouvert ses portes

Un restaurant au concept inédit s’est installé dans le centre-ville d’Angers. RoboChef, premier établissement de France à proposer des woks cuisinés par un robot, mise sur une restauration rapide, automatisée et accessible.

De gauche à droite : Elyot Ameline, gérant de RoboChef, Sarindra et Juliette, deux employées. – © Angers.Villactu.fr

Rue des Poëliers, en plein centre-ville, un restaurant attire l’attention des passants par son concept pour le moins inhabituel et sa devanture colorée. Derrière la vitre, un robot s’active en cuisine. Il s’agit de RoboChef, premier établissement du genre en France et piloté par Elyot Ameline, 23 ans, originaire d’Angers.

« Le robot s’occupe de la cuisson, résume simplement le jeune entrepreneur. Le client, lui, choisit ses ingrédients sur une tablette tactile. Riz ou nouilles, légumes frais, viande, crevettes ou tofu, garnitures et sauces, il y a jusqu’à une centaine de combinaisons possibles ». En moins de trois minutes, le plat est prêt, sans intervention humaine derrière les fourneaux.

Trois robots cuiseurs s’occupent de cuire et assaisonner les plats. – © Angers.Villactu.fr

Le concept, né à Dubaï et développé par un ingénieur indien, a séduit Elyot Ameline lors d’un stage à l’international dans le cadre de ses études à l’Essca. « J’ai été conquis par le concept, mais aussi par la foule qui se pressait devant le kiosque », raconte-t-il. Il n’en fallait pas plus pour éveiller sa curiosité entrepreneuriale. Après y avoir fait la plonge et le service en parallèle de ses études, il est aujourd’hui en charge du développement de RoboChef en Europe.

Le premier RoboChef du continent a vu le jour à Wroclaw, en Pologne. Celui d’Angers, ouvert cet été, est le premier en France. Une ouverture sur sa terre d’origine que revendique fièrement le jeune homme : « C’est ici que j’ai grandi, c’est ici que je voulais implanter ce projet ». Une autre boutique est déjà en préparation à Strasbourg. « D’ici deux ou trois ans, nous avons pour objectif d’être dans toutes les grandes villes de France », poursuit-il.

Moins de personnel, mais pas sans humain

Si le concept peut paraître étonnant voire inquiétant pour certains, le recours à la robotisation ne signifie pas l’absence de contact, insiste-t-il : « L’accueil et l’accompagnement dans le choix du menu, c’est notre rôle. Le robot, lui, s’occupe de la cuisson, c’est tout. Ce temps gagné nous permet d’en passer davantage avec les clients et d’en faire notre priorité ».

Pour Elyot Ameline, cette automatisation permet non seulement de réduire les coûts, mais aussi d’assurer une rigueur difficile à obtenir en cuisine traditionnelle : « L’assaisonnement est automatisé, donc toujours précis, sans erreur humaine. »

Les clients peuvent sélectionner les ingrédients qui composeront leur plat. – © Angers.Villactu.fr

Le jeune homme réfute aussi les critiques parfois formulées à l’encontre de l’automatisation dans la restauration : « C’est vrai que certains peuvent penser que les robots prennent la place des cuisiniers, mais ici, c’est un outil. On a repris un local fermé, on a embauché des personnes, comme Sarindra, qui n’est plus derrière les poêles mais peut se consacrer à l’accueil des clients. »

Il insiste d’ailleurs sur le fait que le lien humain reste central : « Quand on recrute, on cherche avant tout des gens à l’aise avec le contact client, pas forcément des profils issus de la restauration. Ce qu’on veut, c’est un bon relationnel. »

Transparence, hygiène et personnalisation

Dans un secteur souvent scruté sur la propreté, Elyot Ameline revendique la transparence : « Tout se fait sous les yeux du client. Moi-même, j’aime bien voir ce que je vais manger ». Le nettoyage des robots est automatisé et programmé pour éviter tout risque allergène.

Les plats, eux, se veulent accessibles et équilibrés. Entre les recettes signatures, notamment du pad thaï aux rigatoni au pesto, et la possibilité de composer son propre wok, le concept séduit un public varié. « Certains viennent deux fois par semaine, ils savent qu’ils peuvent choisir un plat plus léger ou plus copieux selon leur envie », observe le gérant.

Les plats peuvent être commandés sur place ou à emporter. – © Angers.Villactu.fr

Ouvert sept jours sur sept, de 11 h 45 à 14 h 30 puis de 19 h à 22 h, RoboChef mise sur la régularité, avec une capacité d’adaptation à la demande. Les plats peuvent être emportés et se conservent « deux jours sans souci », précise Elyot Ameline. Une option utile pour les étudiants et actifs du centre-ville.

Interrogé sur l’image du robot dans l’imaginaire collectif, Elyot Ameline reconnaît que le nom même du restaurant peut parfois interpeller : « C’est un peu provocateur, RoboChef, mais une fois à l’intérieur, les gens oublient le robot. Ce qu’ils veulent, c’est un plat bon, rapide, et pas cher ».

Par Eline Vion.

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