À Angers, les agents de la petite enfance en grève contre le refus du « bonus attractivité »
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À Angers, les agents de la petite enfance en grève contre le refus du « bonus attractivité »

Ce jeudi matin, près de 200 agents de la petite enfance en grève se sont rassemblés sur le parvis de l’hôtel de ville d’Angers pour protester contre le refus de la municipalité d’accorder la prime « bonus attractivité ».

Près de 200 agents se sont réunis ce jeudi à 10 h sur le parvis de l’hôtel de ville. – © Angers.Villactu.fr

Ce jeudi 22 mai, ils étaient près de 200 agents des crèches municipales d’Angers à être rassemblés devant l’hôtel de ville pour dénoncer le refus de la municipalité de verser la prime mensuelle dite « bonus attractivité », mise en place par l’État en 2024. À travers des chants, des slogans et des pancartes, les manifestants ont exprimé leur exaspération face à un traitement qu’ils jugent « inéquitable ».

Un refus qui ne passe pas

Le bonus d’attractivité, instauré en septembre 2024 par le gouvernement pour faire face aux difficultés de recrutement dans les métiers de la petite enfance, prévoit une indemnité mensuelle de 70 à 110 euros, financée à 66 % par la Caisse d’allocations familiales (CAF), le reste incombant aux collectivités locales. Sauf qu’à Angers, cette disposition ne s’applique pas.

Une décision assumée par la municipalité angevine dirigée par Christophe Béchu, qui, à travers un courrier adressé aux parents d’enfants fréquentant les crèches, affirme que « la ville d’Angers n’a pas attendu ce dispositif pour agir sur la rémunération des professionnels des crèches ». Il y détaille des revalorisations antérieures équivalentes, selon lui, à « au moins 100 € bruts mensuels, hors revalorisation nationale du point d’indice ». En conclusion, la Ville ne compte pas « s’inscrire dans ce dispositif que nous avons en quelque sorte devancé ».

Mais les agents concernés, eux, ne s’en satisfont pas. « Je savais que je ne faisais pas ce métier pour le salaire, mais pour vivre et attirer de nouvelles recrues, nous avons besoin de cette prime », explique Astrid, qui travaille dans une crèche de la ville d’Angers. À ses côtés, sa collègue Coralie, partage un même avis : « Il y a une tension constante dans les différentes crèches de la ville avec des professionnels parfois peu qualifié et pas toujours remplacés. Une prime d’attractivité pour attirer de nouveaux effectifs, c’est la moindre des choses. »

Pour Cécile, auxiliaire de puériculture depuis 15 ans, le constat est le même : « Alors qu’Emmanuel Macron a proposé ce bonus attractivité pour attirer et garder des jeunes dans le secteur de la petite enfance, Christophe Béchu s’y refuse, alors même qu’il faisait partie du gouvernement au moment du vote. Il y a eu de grosses évolutions dans nos pratiques et nos structures, ce qui nous a demandé beaucoup de travail, sans avoir de reconnaissance par derrière. Et si on y rajoute l’inflation, nos salaires ne suffisent plus. »

Des pancartes affichaient les revendications des agents de la petite enfance. – © Angers.Villactu.fr

Une mobilisation qui s’installe

Cette manifestation du 22 mai n’est pour autant pas la première action des agents de la petite enfance. Une pétition avait été signée par 177 agents sur les quelque 220 que compte le service, et plusieurs démarches ont été engagées « dans un esprit de dialogue et de respect », selon le syndicat.

Mais aucun retour formel n’aurait été proposé : « Il n’y a pas eu la moindre réunion proposée, aucun engagement de pris, juste un courrier froid, sans réponse concrète aux revendications. Il y a du mépris et une certaine violence de leur part », déplore Xavier Redon, représentant du syndicat Force Ouvrière. « Déclarer que les salaires sont assez conséquents, alors que ce n’est pas le cas, c’est se moquer du travail des agents ».

L’incompréhension est d’autant plus forte que d’autres collectivités voisines, comme Saumur, Cholet ou encore Nantes, versent cette prime. « Dans différentes villes du département, qui ont des situations similaires à la nôtre, la prime a été accordée. Pourquoi nous n’en aurions pas le droit ? », s’interroge Coralie.

Si pour l’heure, la Ville campe sur ses positions, les agents ne semblent pas prêts à baisser les bras en renouvelant une journée d’action et de grève ce vendredi 23 mai à 9 h, de nouveau sur la parvis de l’hôtel de ville.

Les agents de la petite enfance sont entrés à l’intérieur de la mairie dans l’attente d’être entendus. – © DR

Par Eline Vion.

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