Alors que le réseau de chaleur angevin ne dessert encore qu’une partie de la ville, les élus d’Angers Loire Métropole viennent d’adopter de nouvelles mesures pour accélérer son extension.

11 000 tonnes de déchets forestiers sont utilisées à la chaufferie de Belle-Beille chaque année – © Angers.Villactu.fr
Le réseau de chaleur urbain d’Angers pourrait prochainement s’étendre à de nouveaux quartiers. Réunis en conseil communautaire lundi 17 novembre, les élus d’Angers Loire Métropole (ALM) ont validé deux décisions destinées à accélérer le développement de cette infrastructure, majoritairement alimentée par la biomasse et déjà identifiée comme l’un des leviers locaux de réduction des énergies fossiles.
Ce réseau, qui dessert aujourd’hui plusieurs secteurs de la ville, reste encore limité à certains quartiers. Pour le président d’ALM, Christophe Béchu, l’enjeu est désormais de renforcer son maillage car le dispositif constitue, selon lui, « l’un des investissements les plus vertueux sur le plan écologique, puisqu’il contribue à diminuer la consommation de fioul et de gaz tout en garantissant des tarifs stables ».
Depuis la mise en service de la chaufferie biomasse de Monplaisir fin 2023, la collectivité a engagé la création d’un réseau d’envergure sur la rive droite : « Les travaux liés au tramway ont été utilisés pour poser de nouvelles canalisations et préparer de futures extensions », précise Christophe Béchu.
Une reprise en main publique
La séance du 17 novembre a marqué une étape supplémentaire avec l’approbation de l’interconnexion entre les secteurs de Belle Beille et des Hauts Saint Aubin. Cette décision s’accompagne de la clôture d’un contentieux avec le délégataire Idex Sabe, gestionnaire historique des Hauts Saint Aubin. « Désormais, un seul opérateur intervient sur l’ensemble du périmètre, Alter Services, structure rattachée à la collectivité », indique Christophe Béchu.
Cette unification implique cependant des travaux de remise en état de deux chaudières à bois, pour un montant estimé à plus de deux millions d’euros. Cette évolution doit permettre d’atteindre un objectif affiché depuis plusieurs mois : l’augmentation du nombre d’usagers. La projection actuelle vise 55 000 habitants raccordés en 2027 avec la possibilité de nouveaux abonnements à Belle Beille ou dans le quartier de la Doutre. « L’alimentation de la maison d’arrêt d’Angers figure également parmi les pistes étudiées », précise Christophe Béchu.
La collectivité examine en parallèle la mobilisation de nouvelles sources de chaleur, comme la géothermie ou la récupération de chaleur issue des eaux usées. « Une étude est en cours pour en évaluer la faisabilité », explique le maire.
Un réseau déjà structuré
À ce jour, 38 000 foyers angevins sont raccordés au réseau de chaleur. Cet équipement concerne principalement des logements collectifs et plusieurs bâtiments publics. Le plus ancien des réseaux, implanté à la Roseraie, s’appuie sur la centrale biomasse Bio Watts, qui produit à la fois chaleur et électricité. Modernisée en 2011, l’ancienne chaufferie au fioul fonctionne désormais au gaz naturel. Le secteur dessert plus de 6 000 logements ainsi que des équipements comme la caserne Éblé, le lycée Chevrollier ou le théâtre Chanzy.
Dans le quartier de Monplaisir, une chaufferie biomasse mise en service en 2023 approvisionne 2 440 logements, des bâtiments publics et plusieurs entreprises, dont Scania. Le réseau des Hauts de Saint Aubin, construit entre 2008 et 2009, a connu plusieurs extensions vers le Plateau de la Mayenne, les Capucins et le quartier Verneau. Sa chaufferie centrale comprend deux chaudières bois et deux chaudières gaz, et alimente notamment Terra Botanica, la caserne Verneau et le centre aqualudique Aquavita.
Mis en service en janvier 2018, le réseau de Belle Beille repose également sur un équipement associant deux chaudières bois et deux chaudières gaz. Il dessert des établissements d’enseignement et de recherche, des logements et la nouvelle piscine du quartier.
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