À Angers, le Café Joyeux veut changer le regard sur le handicap
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À Angers, le Café Joyeux veut changer le regard sur le handicap

Le lundi 29 avril dernier a ouvert un Café Joyeux sur le boulevard Foch. Cet établissement a la particularité d’employer des personnes en situation de handicap en cuisine et en salle.

Café Joyeux équipe

Une partie de l’équipe du Café Joyeux angevin – © Angers.Villactu.fr

Après Paris, Bordeaux, Lyon, Tours, Montpellier, Nantes, Marseille ou encore New York, Café Joyeux a ouvert le 29 avril dernier son 24e établissement, boulevard Foch, à Angers. Le Café Joyeux angevin emploie onze personnes dont sept en situation de handicap, principalement avec trisomie 21 ou autisme. Baptisées les « équipiers », les personnes touchées par un handicap sont formées par des « skippers », pour travailler aussi bien en cuisine qu’en salle.

« Notre but est de leur apprendre le métier d’agent de la restauration polyvalent. Ils seront formés à tous les postes, que ce soit l’accueil, le service, la plonge et la cuisine. Nous les poussons à l’autonomie. Nous ne faisons pas à leur place, mais avec eux », explique Louise, manager du Café Joyeux.

Un CDI et un diplôme à la clé

Aucune des personnes en situation de handicap ne travaillaient en milieu ordinaire. « Certains étaient en Esat (Etablissement et service d’aide par le travail), les autres ne travaillent pas », souligne Louise. Chaque « équipier » commence par un stage d’un mois afin de savoir si le métier convient. Si besoin, le stage est prolongé. Dans le cas contraire, un CDI est signé avec un temps de travail hebdomadaire qui varie en fonction des personnes.

Grâce à un centre de formation interne, les « équipiers » peuvent, au bout de deux ans, obtenir un diplôme d’agent de la restauration polyvalent reconnu par l’État.

Seulement 0,5 % des personnes en situation de handicap mental et cognitif travaillent en milieu ordinaire

« La quasi-totalité des 750 000 personnes en situation de handicap mental et cognitif, en France n’ont pas accès à un emploi ordinaire. Ils sont seulement 0,5 % à travailler en milieu ordinaire. Aujourd’hui, la situation tend à s’améliorer. Selon les données Dares 2023, plus de 10 000 apprentis sont en situation de handicap, soit ne hausse de 21 % d’apprentis en situation de handicap entre 2021 et 2022 », avance l’entreprise.

À 25 ans, Jean-Huges travaillait auparavant au sein d’un Esat à Saint-Sylvain-d’Anjou. « Ce qui me plaît ici c’est qu’il y a plein d’activités différentes. Le fait qu’il y ait une mixité dans le personnel me met à l’aise. J’aime le contact avec les clients », raconte le jeune homme.

Le Café Joyeux se distingue avec sa façade jaune – © Angers.Villactu.fr

Des plats faits-maison

Le rez-de-chaussée de 65 m², qui accueillait auparavant une boulangerie-pâtisserie, compte 25 places assises. L’étage, d’une taille similaire, servira pour des privatisations. En complément, une terrasse d’une quinzaine de places vient agrandir la capacité d’accueil.

Le Café Joyeux est ouvert du lundi au samedi, de 9 h à 19 h et jusqu’à 20 h en fin de semaine. Le matin, des petits-déjeuners sont proposés, avec ou sans formule. Le midi, place à trois menus différents, allant de 13,50 à 17 euros. « Tout ce que nous proposons est fait-maison », indique Louise.

Par Sylvain Réault.