Depuis bientôt dix ans, la coopérative Sicle, qui compte une quinzaine de salariés, bichonne les espaces verts de l’agglomération angevine en se déplaçant uniquement à vélo.
Hugo et Romain à pied d’œuvre dans un jardin du centre-ville d’Angers – © Angers.Villactu.fr
En 2026, Eddie Pineau, Vincent Chevalier et Matthieu Courbet fêteront le dixième anniversaire de leur coopérative. Ces anciens étudiants de l’Agrocampus Ouest, devenus amis pendant leurs études, ont mené séparément une première vie professionnelle avant de se retrouver quelques années plus tard. « Un hasard nous a rassemblé, à un moment où tous les trois, nous avions envie de faire évoluer notre travail. Nous voulions être plus concrètement acteurs de la transition écologique en se rapprochant du terrain », se souvient Eddie Pineau.
À force de discussions, ils ont l’idée de créer une coopérative proposant à la fois du jardinage, mais aussi un bureau d’études en paysage. Les trois ingénieurs horticoles, rapidement très sollicités, recrutent chaque année afin de répondre à la demande, et comptent neuf ans plus tard une quinzaine de salariés, dont certains sont associés au sein de la coopérative.
Tous les jours de la semaine, les jardiniers se déplacent à vélo dans un rayon de 10 kilomètres depuis le centre-ville d’Angers, afin d’entretenir des jardins de particuliers, de copropriétés, ou d’entreprises. « Nous broyons sur place ce que nous taillons, puis l’utilisons en paillage. L’herbe tondue est utilisée pour du compost. La tonte est aussi limitée au maximum afin de favoriser la biodiversité », détaille Eddie Pineau.
Végétaliser les espaces publics et privés
Eddie Pineau et Vincent Chevalier, deux des trois co-fondateurs de Sicle – © Angers.Villactu.fr
Dans leurs bureaux de la place Giffard-Langevin, situés derrière la gare, une équipe d’architectes paysagistes planchent également sur l’aménagement d’espaces publics et privés. À Angers, Sicle a notamment repensé des cours d’écoles ou des places publiques comme celle de la Madeleine. Végétaux, revêtements, mobiliers urbains, réseaux d’eau… les architectes paysagistes travaillent ces différents aspects avant de passer la main pour la réalisation des travaux. « Nous intervenons principalement dans le département, avec quelques missions ponctuelles dans les Pays de la Loire », note Eddie Pineau. Pour ces déplacements un peu plus lointain auprès de collectivités, les collaborateurs de Sicle privilégient les transports en commun ou l’autopartage. « C’est véritablement dans notre ADN. Même les salariés viennent travailler à vélo », sourit le co-fondateur.
Chez les particuliers, la philosophie de l’entreprise pousse l’équipe de Sicle à penser à des revêtements qui peuvent être facilement transportables par les vélos équipés de remorques. « Parfois, ce n’est pas possible. Nous faisons alors appel à un partenaire. La plupart du temps, nous proposons des revêtements légers, que nous serons capables de mettre en place avec nos propres moyens. Le vélo impose la sobriété », ajoute Eddie Pineau.
Cette approche, Sicle essaie aussi de la transmettre au grand public à travers des ateliers au sein de jardins partagés et de balades dans la nature ponctuées d’animations.
Une nouvelle dimension pour les dix ans
Ce projet est issu du concours Imagine Angers © Hive & Co
Au printemps 2026, Sicle quittera ses locaux actuels pour déménager au sein du complexe immobilier Climax, en cours de finition avenue Montaigne. Ce bâtiment va comporter des locaux commerciaux, une résidence étudiante, une résidence seniors, mais aussi une serre de 450 m² sur le toit. En plus de ses bureaux en pied d’immeuble, la coopérative exploitera la serre et une boutique où les clients pourront venir acheter des végétaux produits quelques étages plus haut.
Par Sylvain Réault.
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