Une exposition interactive entre nature et numérique s’invite au musée des Beaux-Arts

Au musée des Beaux-Arts d’Angers, l’exposition Digital Floralia propose une immersion dans un univers numérique créé par l’artiste Miguel Chevalier. Jusqu’au 18 janvier 2026, trois installations interactives, alimentées par des algorithmes et de l’intelligence artificielle, réinventent la nature à travers la technologie.

Le musée des Beaux-Arts d’Angers accueille jusqu’au 18 janvier 2026 l’exposition Digital Floralia, une immersion dans un univers floral virtuel imaginé par Miguel Chevalier. Pour la première fois, un musée angevin se consacre entièrement à l’art numérique entre fleurs générées par intelligence artificielle, projections interactives et sculptures en impression 3D : « La technologie devient ici un outil artistique à part entière », explique Miguel Chevalier.

Après Paris, Séoul ou encore Madrid, c’est à Angers que Miguel Chevalier, l’un des pionniers français de l’art numérique, présente son travail. Ce projet a été conçu en collaboration avec Anne Esnault, directrice des musées d’Angers, et Philippe Piguet, historien de l’art et commissaire de l’exposition : « L’histoire de l’art est condensée dans cette exposition par le talent de Miguel Chevalier. L’art est toujours contemporain de son époque, c’est pourquoi il faut en profiter », estime ce dernier.

Un triptyque numérique

L’exposition s’organise en trois grands espaces. Le parcours commence avec Flower Power IA, une salle où des fleurs numériques se déploient au sol en réagissant aux mouvements des visiteurs. Des capteurs détectent les déplacements, faisant apparaître des formes en perpétuel changement.

Plus loin, Extra-Naturalia propose une expérience panoramique sur un grand écran incurvé. Là encore, les visiteurs influencent le mouvement des plantes virtuelles, qui semblent s’animer à leur passage. Le dernier espace, Méta-Nature IA, plonge le public dans un jardin entièrement créé par intelligence artificielle. À partir d’images et de textes, le logiciel imagine une nature en constante transformation.

« Ce qui est intéressant en travaillant avec l’intelligence artificielle, c’est que les dispositions florales qui sont générées aujourd’hui ne sont pas les mêmes que celles de demain ou que dans dix jours, explique Miguel Chevalier. Il y a une partie que l’on maîtrise, mais avec l’IA et les algorithmes génératifs, il y a aussi une part d’inconnu. C’est ce qui rend cette expérience unique », ajoute-t-il.

Pour Nicolas Dufetel, adjoint à la culture, cette approche est essentielle : « L’art, c’est la technique. N’ayons pas peur du numérique et de l’IA. On peut en douter pour en tirer le meilleur, mais il ne faut pas en avoir peur ». Il ajoute : « Grâce à cette exposition, Miguel Chevalier soulève un débat très actuel. Il pose la question du rapport entre réalité et virtuel ».

Entre art, science et nature

Digital Floralia ne se limite pas aux installations interactives, l’exposition comprend aussi un cabinet de curiosités, conçu avec l’architecte Antoine Plazanet, où l’on trouve des œuvres de l’artiste, des planches botaniques anciennes et des objets provenant des collections du Muséum des Sciences naturelles d’Angers. Un herbier imprimé, des sculptures en 3D et des œuvres fixes complètent le parcours.

À travers ces paysages imaginaires, Digital Floralia souhaite proposer une autre manière de regarder la nature : « Ici, les fleurs ne fanent jamais, mais elles changent sans cesse. Le visiteur ne contemple pas seulement une œuvre, il en devient une partie active. C’est une sorte de poésie numérique avec un dialogue créatif entre nature et artifice, réel et virtuel », décrit Miguel Chevalier.

Par Eline Vion.

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