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« Un cœur sans toit », une association au secours des animaux

Créée il y a un peu plus de trois ans, l’association « Un cœur sans toit » vient en aide aux animaux en difficulté, en particulier les chiens et les chats. Rencontre avec Marion Andreau, Présidente de l’association.

Comment est née l’association ?

L’association est née en octobre 2010, grâce à l’envie de 5 personnes déjà impliquées dans la protection animale, au sein d’une association de sauvetages des félins. Nous souhaitions également venir en aide aux autres animaux, en particulier les chiens, qui sont les premières victimes de l’inconséquence et de l’irresponsabilité de leurs maîtres ou prétendus maîtres.

Combien comptez-vous de bénévoles au sein de l’association ?

Nous sommes actuellement une quarantaine de bénévoles, réparties sur le Maine-et-Loire, la Sarthe, la Mayenne et la Loire-Atlantique. L’essentiel de notre activité est concentrée sur le Maine-et-Loire, et chaque bénévole prend sa part aux activités de l’association, en fonction de ses compétences, de ses affinités, de sa disponibilité et de son secteur géographique.

Vous disposez d’un réseau de familles d’accueil, comment cela fonctionne-t-il ? Quels sont les critères pour être famille d’accueil ?

La recherche de familles d’accueil reste notre obsession quotidienne. En effet, sans familles d’accueil, pas de sauvetages possibles. Nous disposons  d’un réseau permanent de familles, mais les demandes de prise en charge et les abandons étant en constante augmentation, le besoin de familles d’accueil va croissant lui aussi.

Il est donc bon de rappeler en quoi consiste le rôle de la famille d’accueil : les deux critères essentiels sont bien sûr l’amour des animaux et résider dans le Maine-et-Loire ou les départements limitrophes. Les animaux que nous recueillons ont souvent subi des violences, des traumatismes, et c’est là que le rôle des familles d’accueil est essentiel : il faut savoir les rassurer, les apaiser, puis parfois reprendre en main une éducation inexistante ou souvent négligée. Dans tous les cas, être familles d’accueil, c’est beaucoup d’amour, d’indulgence et de patience. Tous les frais vétérinaires et d’alimentation (sur demande) sont pris en charge par l’association.

Tout le monde l’aura compris, le rôle des familles d’accueil est essentiel dans la reconstruction d’un animal abandonné, et c’est bien souvent grâce à leur dévouement qu’il redevient le compagnon adorable et vite indispensable qu’il aurait toujours dû être.

Dans tous les cas, décider de devenir famille d’accueil doit être un acte réfléchi, au même titre qu’une adoption. Il s’agit d’un engagement vis à vis de l’animal et de l’association, chaque changement étant un nouveau traumatisme dont n’ont pas besoin ces petits êtres, blessés dans leur coeur et parfois dans leur chair.

Lorsque vous placez un animal dans une famille, quelles mesures prenez-vous pour assurer le bien-être de l’animal ?

Il y a deux cas de figure : dans les cas d’un abandon par les maîtres connus, nous avons déjà quelques informations sur le comportement de l’animal  (à condition qu’elles soient avérées). Dans ce cas, nous essayons de trouver une famille d’accueil qui corresponde au caractère et au comportement de l’animal. Malheureusement, lorsqu’il s’agit d’un chat ou d’un chien dont nous ne connaissons pas le passé, il nous faut trouver des familles d’accueil sans chien, sans chat, sans jeune enfant si possible pour ne prendre aucun risque, ou qui soient aptes à gérer une situation parfois compliquée, tout en sachant que nous sommes à leurs côtés en permanence.

Dans tous les cas, nous essayons de proposer l’animal qui s’adaptera le mieux aux conditions d’accueil, et inversement, nous essayons de trouver l’accueil qui conviendra le mieux à la personnalité du « pensionnaire ».

Dans le cas d’un placement en famille d’accueil, comme d’une adoption, nous essayons de tout faire pour que la cohabitation soit harmonieuse en nous informant sur l’environnement, la situation familiale, professionnelle, les autres animaux etc. C’est pourquoi chaque placement est précédé d’une visite.

Gardez-vous un lien avec les adoptants ?

Oui, dans la mesure du possible, d’ailleurs, il ne se passe pas de jours sans que nous recevions des nouvelles, des photos, et certains sont même devenus de fidèles amis de l’association ou des bénévoles.

Certaines races ont-elles plus de difficultés à retrouver une famille ?

Oui, c’est certain : ce n’est pas tant une question de race qu’une question de taille. Racé ou pas, un petit chien retrouvera beaucoup plus facilement des maîtres qu’un chien de grande taille. La question se pose de la même manière dans la recherche des familles d’accueil. C’est aussi une question d’âge : un chien ou un chat de 6 ou 7 ans et plus aura beaucoup plus de mal à retrouver un foyer, alors que les chiots ou chatons sont presque immédiatement placés ou replacés.

Vous recueillez des animaux abandonnés : quelles sont les raisons invoquées par les propriétaires ?

Ces raisons sont multiples et variées, justifiées ou pas, à nos yeux en tous cas. Il peut hélas s’agir d’un décès, personne ne voulant prendre en charge le ou les compagnons du défunt ; une perte d’autonomie ; un départ en maison de retraite ; une allergie ; un divorce ; la venue d’un enfant ; un déménagement ; un changement de situation professionnelle, et motif jamais invoqué mais hélas tellement réel : un simple départ en vacances ! Dans bien des cas, et avec un peu de bonne volonté, les abandons pourraient être évités. Il s’agit bien souvent d’un prétexte pour se « débarrasser » d’un animal devenu encombrant, trop contraignant, et nous ne sommes pas dupes, même si nous n’en montrons rien, car notre but, c’est bien que ce pauvre animal, victime, retrouve une famille digne de son amour inconditionnel.

Si un chien ou un chat est perdu, est-il possible de vous appeler ou faut-il contacter la SPA la plus proche ?

Nous sommes tous les jours appelés pour des chiens et chats trouvés : dans ce cas nous conseillons aux personnes de se rendre chez un vétérinaire pour voir si l’animal est identifié. Le soir ou le week-end, nous nous déplaçons avec un lecteur de puce électronique. Grâce à cela, et aux diffusions massives sur des sites spécialisés, à l’affichage et au signalement auprès de la SPA, les maîtres sont heureusement souvent retrouvés. Et lorsque ce n’est pas le cas, après un laps de temps d’au moins trois semaines, l’animal est identifié, vacciné, stérilisé (s’il a plus de six mois) par nos soins, et proposé à l’adoption.

Comment faire pour vous aider et soutenir vos actions ?

Depuis sa création, notre association s’est considérablement développée. C’est ainsi que nous avons pu sauver de l’abandon, de la maltraitance, plus d’un millier de chiens et chats. 750 d’entre eux ont déjà été adoptés, environ 200 sont en familles d’accueil, définitivement parce que trop vieux ou trop malades, ou provisoirement en attendant leur adoption. Les autres nous ont malheureusement quittés pour un autre monde, loin du nôtre, si cruel pour eux.

La demande est énorme, et pour continuer d’en sauver toujours plus et toujours mieux, nous sommes en recherche permanente de familles d’accueil. Sans familles, pas de sauvetages possibles. Nous essayons de développer ce concept auprès des personnes âgées, qui n’osent plus s’investir sur le long terme par crainte de l’avenir, mais qui ont besoin d’un petit compagnon pour meubler leur solitude. S’il arrive quoi que ce soit, nous sommes là, et les quelques « expériences  » tentées à ce jour sont une réussite, et pour l’accueillant, et pour l’accueilli.

Et puis, bien sûr, tous ces sauvetages, toutes ces prises en charge ont un coût  : hormis les actes incontournables tels qu’identification, vaccination, stérilisation, les chats et les chiens nous arrivent souvent malades, blessés, négligés, et c’est chaque mois entre 8 000 et 10 000 euros de factures vétérinaires qu’il nous faut assumer auxquelles s’ajoutent les frais de nourriture et de fonctionnement divers. Nous ne survivons que grâce aux frais d’adoption et aux dons, puisqu’étant seulement association d’intérêt général, nous ne pouvons prétendre à aucune aide ni subvention.

Nos besoins sont donc évidents pour continuer : familles d’accueil et dons. Nous nous chargeons du reste, fidèles à la devise que nous nous sommes choisie : Un Pour Tous, Tous Pour Eux.