Adoptée mardi 8 juillet à l’Assemblée nationale, la proposition de loi Duplomb entend répondre à la crise agricole en allégeant certaines règles liées aux pesticides. Dans le Maine-et-Loire, six députés sur sept l’ont soutenue.

L’Assemblée nationale a adopté la loi Duplomb, avec le soutien de six députés sur sept du Maine-et-Loire. – © Adobe Stock
L’Assemblée nationale a adopté, mardi 8 juillet 2025, la proposition de loi dite « Duplomb », par 316 voix contre 223. Porté par les sénateurs Laurent Duplomb (LR) et Franck Menonville (Indépendants), ce texte vise à « lever les contraintes » pesant sur le métier d’agriculteur, en réponse à la crise agricole de l’hiver 2024.
Une loi axée sur « la simplification »
Le texte prévoit la réintroduction temporaire et sous conditions de l’acétamipride, un insecticide néonicotinoïde interdit en France depuis 2020, mais encore autorisé par l’Union européenne jusqu’en 2033. Cette disposition concerne des filières jugées en « impasse technique », comme celle de la noisette ou de la betterave.
Il assouplit aussi les procédures de construction pour les grands bâtiments d’élevage et reconnaît, dans certaines zones, l’intérêt général des retenues d’eau agricoles (mégabassines). Le rôle du préfet est renforcé dans les contrôles menés par l’Office français de la biodiversité, et les inspecteurs devront désormais être équipés de caméras-piétons.
Du côté des syndicats agricoles, la FNSEA et les Jeunes agriculteurs saluent une loi qui rendra les exploitations françaises « plus compétitives ». À l’inverse, la Confédération paysanne dénonce une « loi mortifère au service du libre-échange ». De nombreuses voix scientifiques et associatives, dont la Ligue contre le cancer, s’inquiètent des risques pour la santé humaine et la biodiversité, dénonçant « un principe de précaution non pris en compte » avec la réintroduction du néonicotinoïde.
Un vote quasi unanime dans le Maine-et-Loire
Dans le département, la loi a été soutenue par six députés sur sept. Il s’agit d’Anne-Laure Blin (LR), Philippe Bolo (Les Démocrates), Nicole Dubré-Chirat et Denis Masséglia (Ensemble pour la République), ainsi que François Gernigon et Laëtitia Saint-Paul (Horizons et Indépendants). Seule Stella Dupont (En Commun !) a voté contre.
Dans un communiqué, cette dernière critique un texte « insuffisamment protecteur pour la santé » et « flou » dans sa définition des usages du pesticide. « Je suis ouverte à une dérogation ciblée dans des cas d’impasse technique, mais ce texte ouvre la voie à des réautorisation trop larges, au détriment de la biodiversité », estime-t-elle.
Elle regrette aussi que le texte n’apporte « aucune réponse » aux enjeux d’irrigation dans des filières locales comme le maraîchage ou l’horticulture, et considère qu’il « agite des marqueurs politiques sans offrir de réponses équilibrées aux agriculteurs ».
Suivez toute l’actualité d’Angers sur la chaîne WhatsApp d’Angers Villactu.