L’agglomération d’Angers Loire Métropole (ALM) a adopté une nouvelle stratégie de santé publique en votant la mise en œuvre d’un Contrat Local de Santé (CLS) porté par un Centre intercommunal d’action sociale (CIAS).

La santé mentale sera une priorité du Contrat Local de Santé. – © Adobe Stock
Angers Loire métropole (ALM) a adopté un Contrat Local de Santé (CLS) destiné à améliorer la santé des habitants de ses 29 communes. Ce dispositif, désormais piloté à l’échelle intercommunale, met l’accent sur la santé mentale, un domaine jugé prioritaire par les élus face à une dégradation des indicateurs.
Le contrat local de santé est présenté comme un outil permettant d’agir « sur les déterminants du bien vivre au quotidien », décrit Christophe Béchu, président d’ALM. Partant du constat que l’essentiel de l’état de santé d’un individu dépend de son environnement, les élus souhaitent renforcer la coordination entre les collectivités. « Le but est de mettre en œuvre des solutions pour améliorer l’offre de santé de proximité », indique Jean Charles Prono, maire de Loire Authion et président du conseil d’administration du nouveau Centre intercommunal d’action sociale.
Une situation contrastée dans l’agglomération
Si le taux de mortalité reste inférieur à la moyenne nationale, les signaux liés à la santé mentale apparaissent moins favorables sur le territoire. Les élus évoquent une hausse des situations de mal être, en particulier chez les jeunes. « Il y a un vrai besoin et une demande. Les communes ont du mal à l’appréhender. Les jeunes vont mal. Nous sommes démunis, particulièrement dans la première et la deuxième couronne de l’agglomération », observe Jean Charles Prono. Selon ALM, un habitant sur huit bénéficie aujourd’hui d’une prise en charge liée à la santé mentale.
L’intercommunalité mobilisera un budget annuel de 100 000 euros afin d’améliorer la connaissance des besoins, de renforcer les actions de prévention et de mieux accompagner les situations de fragilité. « Les communes mettent en commun des moyens. On augmente les moyens, ce n’est pas un transfert de compétence », souligne Christophe Béchu. Il insiste sur le caractère « transversal » de la santé mentale et la nécessité de « doter le territoire de ressources supplémentaires ».
Les élus de la communauté urbaine ont également validé le 17 novembre l’attribution d’une nouvelle compétence intitulée « action sociale d’intérêt communautaire », portée par le Centre intercommunal d’action sociale. « Elle doit permettre à ALM de se saisir de sujets peu ou mal traités jusqu’ici, tout en préservant les prérogatives des centres communaux d’action sociale », indique Christophe Béchu. Les enjeux de vieillissement de la population, l’accompagnement des adolescents, le déficit de médecins font partie intégrante « des défis à relever » à l’échelle intercommunale pour les élus.
Des attentes autour de la mise en œuvre
De son côté, l’opposition insiste pour avoir des engagements mesurables : « Le contrat local de santé est trop souvent perçu comme un document de planification. Les Angevins attendent des effets sur leur quotidien », estime Silvia Camara Tombini, élue du groupe Demain Angers, qui appelle à la création d’indicateurs permettant de suivre les avancées concrètes, comme le nombre de pôles santé ouverts durant la période. Une proposition qui a été jugée « recevable » par Jean Charles Prono.
De son côté, l’élue socialiste a salué la mise en place de ce nouvel outil à l’échelle intercommunale tout en insistant sur « la nécessité d’associer davantage la population aux orientations de santé publique ». « La base est fondée, la structure est là, tout est possible », lui a répondu Jean Charles Prono.
Selon Christophe Béchu, le contrat local de santé voté ce 17 novembre se déploiera progressivement jusqu’en 2029 et vise à « améliorer et préserver la santé des habitants » tout en soutenant des actions menées par des partenaires tels que le Cesame, le CHU ou la MSA. Le budget de 100 000 par an, deux fois supérieur à celui du précédent contrat limité à la ville d’Angers, doit permettre de renforcer l’efficacité du dispositif.
La mise en œuvre opérationnelle est attendue pour l’été prochain. Le président d’ALM rappelle toutefois que les orientations futures dépendront des équipes qui seront élues en mars 2026.
Par Eline Vion.
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