Le siège de la Sécurité sociale s’engage dans une rénovation thermique d’ampleur
Urbanisme

Le siège de la Sécurité sociale s’engage dans une rénovation thermique d’ampleur

Jamais rénové depuis sa construction au début des années 1970, l’immeuble hébergeant la CPAM et la CAF de Maine-et-Loire va faire l’objet d’un chantier de réhabilitation énergétique estimé à 15 millions d’euros.

Le bâtiment datant des années 70 est considéré comme une « passoire thermique ». – © Angers.Villactu.fr

Paradoxalement classé en catégorie C sur l’échelle de performance énergétique, le bâtiment de la Sécurité sociale situé au 32 rue Louis-Gain à Angers, est qualifié sans détour de « passoire thermique » par ses propres occupants.

Une réhabilitation complète va être engagée à partir de l’été 2025. Le chantier, mené par l’agence Lionel Vié & Associés, durera quatre ans, soit de 2025 à 2028. Il s’agit de la première rénovation d’envergure entreprise depuis l’inauguration du site, en 1971.

Un bâtiment sujet aux aléas des saisons

L’édifice, qui accueille aujourd’hui 474 agents de la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) et 324 de la Caisse d’allocations familiales (CAF), souffre de déperditions importantes, tant en hiver qu’au printemps. « Je suis au sixième étage, et certains matins d’hiver, il fait 16 °C dans mon bureau », rapporte Bénédicte Samson, directrice de la CPAM de Maine-et-Loire. Un contraste entre la note énergétique théorique du bâtiment et les conditions de travail réelles : « Quand on y travaille, je peux vous dire qu’on n’a pas l’impression d’être dans un bâtiment correctement isolé. »

Selon Katia Le Gleut, responsable du projet immobilier pour la CPAM, les dysfonctionnements sont aussi sensibles aux intersaisons. « Dès le mois de mars, il faut ouvrir les fenêtres côté sud, avenue Jeanne-d’Arc, dès que le soleil tape, alors que les radiateurs sont encore allumés, car n’avons même pas de robinet thermostatique ». Même constat pour Magali Allignol, directrice des prestations familiales et relation de service de la CAF de Maine-et-Loire : « Dans certains bureaux il fait 12°C en hiver lorsqu’on arrive, ce ne sont pas des conditions optimales de travail ».

De gauche à droite : Magali Allignol, directrice des prestations familiales et de la relation de service de la CAF ; Bénédicte Samson, directrice de la CPAM de Maine-et-Loire ; Aurélie Foucher, représentante de la maîtrise d’œuvre ; Katia Le Gleut, coordinatrice de projet immobilier de la CPAM de Maine-et-Loire. – © Angers.Villactu.fr

Un chantier technique, sans interruption de l’accueil

La rénovation vise une réduction de 40 % de la consommation énergétique, conformément aux objectifs affichés par les deux caisses. Le programme prévoit notamment la pose de 4 800 m² d’isolant sous un bardage métallique sable, le remplacement de 1 100 fenêtres coulissantes par des modèles à battants en aluminium à double vitrage, la mise en place de brise-soleil orientables et automatisés, l’installation de 500 radiateurs avec thermostats, ainsi que la création d’un réseau de ventilation double flux s’étendant sur 7 km linéaires.

Le chantier, qui s’étalera en cinq phases, commencera dès le mois de juin 2025 par la façade ouest, rue Louis-Gain, où travaillent actuellement les agents de la CPAM. La première étape suppose déjà la réaffectation provisoire d’environ 300 employés, « relogés dans des bureaux voisins, notamment rue de la Rame », précise Bénédicte Samson. Une partie des terrasses, non accessibles, a d’ores et déjà été étanchéifiée et partiellement végétalisée.

Afin de maintenir une continuité de service, l’accueil du public ne sera pas interrompu pendant toute la durée du chantier, aussi bien pour la CPAM que pour la CAF. « Il fallait organiser les phases de manière à limiter au maximum les nuisances sonores et l’impact sur les usagers », précise Aurélie Foucher, représentante du cabinet Lionel-Vié & Associés.

La réhabilitation du bâtiment de la CAF et de la CPAM dureront quatre ans. – © Lionel Vié & Associés

Une incertitude sur l’avenir de la CAF

Estimé à 15 millions d’euros, le coût global du projet est partagé entre les deux caisses. Toutefois, la pérennité de l’occupation des lieux par la CAF n’est pas garantie au-delà de 2027. Magali Allignol évoque une réflexion toujours en cours : « Le projet d’un nouveau siège est toujours d’actualité. Nous avons tout de même souhaité participer à cette rénovation, car elle améliore l’accueil du public et le cadre de travail des agents tant qu’ils sont présents. »

Inauguré sur les ruines des anciennes filatures Bessonneau, l’immeuble de la rue Louis-Gain s’apprête ainsi à tourner une page de son histoire. Cinquante ans après sa construction, sa transformation est, pour la directrice de la CPAM, une nécessité attendue depuis longtemps : « Cela fait plus de vingt ans qu’on parle de cette rénovation. Ce n’est pas un choix de confort, c’est devenu un impératif. »

Par Eline Vion.

Suivez toute l’actualité d’Angers sur la chaîne WhatsApp d’Angers Villactu.