L’association Deux Poids Deux Mesures fête un an d’actions pour changer le regard sur l’obésité
Société

L’association Deux Poids Deux Mesures fête un an d’actions pour changer le regard sur l’obésité

Donner confiance, créer du lien et faire évoluer les regards : depuis un an, l’association Deux Poids Deux Mesures agit sur le terrain pour sensibiliser à la grossophobie et soutenir les personnes en situation d’obésité.

L’association organise des actions de sensibilisation à Angers. – © Deux Poids Deux Mesures

Près d’un an après sa création, l’association Deux Poids Deux Mesures (2p2m), qui agit autour de l’obésité et de la lutte contre la grossophobie, a consolidé son organisation, élargi son réseau et renforcé ses actions auprès du public et de ses adhérents.

Créée en novembre 2024, l’association avait débuté modestement, avec cinq membres et une poignée de bénévoles. Onze mois plus tard, elle compte 26 adhérents et un bureau élargi à six personnes, avec une septième arrivée envisagée prochainement : « L’année dernière, on avançait vraiment à tâtons, confie Quentin Marchand, président de l’association. Aujourd’hui, on a une programmation structurée pour l’année et des actions régulières. »

Ateliers et actions de sensibilisation

Parmi les activités désormais récurrentes, l’association propose chaque mois un « goûter papote », espace de discussion informel, ainsi que des ateliers de libération émotionnelle animés par des bénévoles. S’ajoutent des temps de sensibilisation ponctuels, comme le 29 septembre dernier où une opération de « free hugs » s’est tenue au jardin du Mail pour interroger le regard porté sur les corps, avec des pancartes arborant l’inscription : « Je n’ai pas la taille mannequin, mais j’aime bien les câlins ». « Ce type d’action vise à rendre visibles des corps souvent stigmatisés, tout en créant des moments de convivialité », ajoute le président de l’association.

Des ateliers autour de l’estime de soi et de la socio-esthétique ont également été organisés en début d’année. « On prend conscience qu’on est quelqu’un à part entière, qu’on peut se définir autrement que par le regard des autres », souligne Maryline Martin.

Elle-même adhérente de l’association depuis avril dernier et désormais membre du bureau, Maryline voit l’impact que le groupe de soutien a sur propre regard : « Lorsque l’on se réunit, nous sommes dans un cercle d’écoute bienveillant, où l’on est soi même et on peut parler de tous les sujets ouvertement. L’obésité n’est pas une fatalité », décrit-elle.

Un sentiment partagé par les autres membres de l’association : « Après un an d’activité, on voit que les adhérents se sentent mieux dans leurs corps et dans leur esprit, au fil des mois. On apprend qu’il ne faut pas avoir honte, et que l’on est plus fort ensemble », constate Quentin Marchand.

De gauche à droite : Lisa Jauneau (vice-présidente), Quentin Marchand (président), Virginie Lecointre (secrétaire) et Peggy Bruneau (responsable atelier « vide ton sac »). – © Deux Poids Deux Mesures

Une visibilité qui grandit

Deux Poids Deux Mesures, désormais reconnue d’utilité publique par la DGFP, devient de plus en plus visible. En plus d’être active sur les réseaux sociaux, avec des publications régulières sur Instagram et Facebook, elle bénéficiera d’un coup de projecteur, lors du spectacle du comédien Antoine Officieux, prévu le 13 novembre prochain à Angers, qui reversera une partie de ses bénéfices à l’association.

Cette reconnaissance s’étend aussi au réseau médical : des échanges sont engagés avec le CHU d’Angers et d’autres partenaires privés. « On commence à être reconnu sur le territoire, et ça fait plaisir, constate le président. On ne partait de rien il y a un an et là, on voit que ça change, que la raison d’être de l’association résonne. »

De nouveaux projets

Les projets à venir sont nombreux. Des soirées dansantes, des jeux, des ateliers, ainsi que des marches de sensibilisation auront lieu tout au long de l’année. Une journée de sensibilisation au grand public est programmée le 13 juin 2026, avec la participation envisagée de la Ligue contre l’obésité et de partenaires de santé. « Nous avons un planning en ligne qui répertorie toutes nos activités et événements prévus à l’année, avec des ateliers tous les mois », précise Quentin Marchand.

À terme, l’association souhaiterait également étendre son implantation territoriale, au-delà du siège, situé en Sarthe, et de son antenne angevine actuelle. Des contacts sont en cours pour créer de nouvelles antennes au Mans et à Alençon, voire en Mayenne.

Si l’association a grandi, ses responsables insistent sur les besoins qui demeurent : « On a besoin de forces vives », souligne le président. Un appel à bénévoles et à dons est lancé via le site internet de l’association.

À travers l’association, le message que les membres souhaitent véhiculer est simple : « L’obésité est une maladie, pas un crime. Il faut venir comme on est et ne pas avoir honte de ce que l’on est. »

Par Eline Vion.

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