La Marche des fiertés placée sous le signe de la lutte contre l’extrême droite
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La Marche des fiertés placée sous le signe de la lutte contre l’extrême droite

À Angers, la Marche des fiertés LGBTI+ se déroulera ce samedi 17 mai. À l’initiative de l’association Quazar, cette 25ème édition met l’accent sur la défense des droits fondamentaux face à la montée de l’extrême droite et des discriminations.

Pride - Marche des fiertés

La Marche des fiertés partira de la place François Mitterrand à 14 h. – © Quazar

À l’appel de l’association Quazar, la 25ème Marche des fiertés LGBTI+ d’Angers se tiendra ce samedi 17 mai. Dans un contexte politique jugé « préoccupant », les organisateurs ont choisi d’inscrire cette édition sous le signe de la lutte contre les discriminations et des dérives idéologiques de l’extrême droite. Le cortège s’élancera à 14 h depuis la place François-Mitterrand.

Une lutte contre les idées d’extrême droite

« Face aux réacs et à l’extrême droite, nous sommes luttes et résistances » : tel est le mot d’ordre porté cette année par Quazar, centre LGBTI+ d’Angers, aux côtés d’une vingtaine de partenaires associatifs, syndicaux et commerciaux. Un mot d’ordre politique assumé, alors que plusieurs pays dans le monde connaissent un recul des droits des personnes LGBTI+. « Depuis des décennies on se bat contre la sérophobie, puis contre l’homophobie. Avec la montée de l’extrême droite, on doit désormais se battre aussi contre la transphobie et la peur de l’étranger, déclare Ludovic Heuzé.

À ses yeux, les signes d’un retour en arrière se multiplient : « On observe ce qui se passe en Hongrie, en Italie, aux États-Unis, même en Grande-Bretagne ou en Argentine. Aujourd’hui, on craint que l’Europe entière ne passe à l’extrême droite ». Une tendance qui inquiète également Stéphane Corbin, coordinateur de Quazar : « On connaît notre histoire. L’homosexualité était un motif de déportation… »

De gauche à droite : Baptiste Lebond, de l’association Contact ; Ludovic Heuzé, coprésident de Quazar ; Stéphane Corbin, coordinateur de Quazar ; et Xavier Dupeyroux, secrétaire départemental de l’union CGT 49. – © Angers.Villactu.fr

Et si la montée des idées d’extrême droite se remarque dans différentes villes et pays européens, ce phénomène se retrouve également dans les campagnes : « Les campagnes sont touchées par des discriminations, des injures. Les gendarmes constatent une hausse des plaintes pour ces faits-là », souligne Stéphane Corbin, qui établit une corrélation directe avec la progression électorale du Rassemblement national dans certaines communes rurales.

Cette volonté d’élargir le combat au-delà du cœur urbain s’inscrit dans une stratégie d’« aller vers » : « C’est pour cela qu’on souhaite aller à la rencontre des ruralités, entrer en lutte et en résistance », insiste-t-il.

Parmi les soutiens, la CGT du Maine-et-Loire se joint à la marche. Son secrétaire départemental, Xavier Dupeyroux, rappelle que les enjeux ne concernent pas uniquement la sphère privée ou identitaire. « On combat toutes les formes de discriminations et de harcèlement au travail. Les propos discriminants sont condamnables, il faut les signaler », insiste-t-il. Il s’alarme de la banalisation de certains symboles d’extrême droite dans l’espace public : « J’ai vu à Paris une manifestation avec des signes hitlériens, en toute impunité. L’extrême droite est un vrai danger, un poison. »

Nouveau site et dispositif de sécurité

Cette année, le Village des fiertés, habituellement installé sur la Promenade Jean-Turc, est déplacé place François-Mitterrand en raison des travaux de la place Kennedy. Il ouvrira ses stands et animations dès 11 h. À 14 h, la Marche des fiertés partira du même lieu, avec quatre chars sonorisés, pour un parcours en boucle comprenant des prises de parole place du Ralliement, avant un retour à Saint-Serge vers 16 h.

Les organisateurs attendent entre 2 000 et 4 000 participants, selon les conditions météorologiques. Un dispositif de sécurité interne est prévu, en lien avec les polices municipale et nationale. Si aucun incident majeur n’est redouté, la prudence reste de mise. « Il faut éviter de repartir tout seul », conseille Xavier Dupeyroux, appelant à la vigilance en dehors du périmètre sécurisé.

Pour prolonger la mobilisation dans une ambiance festive, un « before » officiel est prévu à 18 h au bar Le 2.4.9, rue Lionnaise. La Pride Night se tiendra ensuite au Chabada, salle de musiques actuelles d’Angers, à partir de 23 heures. L’entrée est proposée à 13 euros en prévente sur le site de l’événement, et à 16 euros sur place.

 

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