Le château d’Angers rouvre les portes de son logis royal à l’époque des ducs d’Anjou avec une exposition immersive, qui reconstitue la vie quotidienne au XVème siècle à travers 200 objets, mêlant pièces anciennes et créations de lycéens.
Habits d’époque, meubles et accessoires ont été reconstitués par des lycéens. – © Angers.Villactu.fr
Le château d’Angers présente, depuis le 4 juillet dernier, une exposition intitulée « Le retour du roi : quand le château était habité », consacrée à la restitution de la vie quotidienne dans le logis royal à la fin du Moyen Âge.
Le projet associe une importante opération de remeublement historique, la contribution de professionnels et de lycéens, ainsi que des prêts et dons venus de toute la France. L’objectif étant de recréer, dans quatre pièces du château, une atmosphère proche de celle des ducs d’Anjou au XVème siècle.
Une initiative pédagogique et patrimoniale
L’exposition est l’aboutissement de deux années de travail mené en partenariat avec une dizaine d’établissements d’enseignement professionnel du Grand Ouest. Près de 150 élèves, apprentis menuisiers, ébénistes, bijoutiers ou encore couturiers, ont conçu une série d’objets inspirés des arts décoratifs médiévaux, à partir de documents historiques, comme des enluminures, des inventaires, ou encore des sources d’archives.
« Pour travailler le bois, on a d’abord utilisé une machine à commande numérique, avant de tout retravailler à la main », explique un élève du lycée Giel-Don Bosco, situé dans l’Orne. La fabrication repose ainsi sur une combinaison de technologies actuelles et de techniques artisanales reconstituées. Au lycée de la Mode de Cholet, la réalisation de costumes a nécessité de longues heures de travail, « que l’on ne comptait même plus au bout d’un moment », confesse une lycéenne. À Saumur, des étudiants ont façonné des bijoux en laiton, certains inspirés de modèles existants, d’autres entièrement imaginés.
Des bijoux ont été créés à partir d’archives par des étudiants de Saumur. – © Angers.Villactu.fr
Le résultat, visible dans les salles du logis royal, cherche à produire un effet de continuité entre objets d’époque et créations récentes. Pour l’administrateur du château, Hervé Yannou, ce travail collectif donne à voir une approche originale du patrimoine : « Il n’y a pas d’écran dans cette exposition, pas de virtuel, mais du tangible, de la matière. Pas d’intelligence artificielle, mais de l’intelligence collective. »
L’ambition de cette exposition est de reconstituer, de manière sensible et documentée, l’ambiance du château à l’époque où il était occupé : « Au XVème siècle, le palais des ducs d’Anjou était un lieu de pouvoir et de résidence, orné de tapis, de coussins, de livres, de pièces d’orfèvrerie, de coffres, de parfums et de fleurs. Autant d’éléments évoqués ici à travers les objets et la scénographie, sans recours au numérique ni à la réalité virtuelle », poursuit-il.
Une mobilisation nationale
Outre les créations des étudiants, l’exposition rassemble environ 200 objets répartis dans les quatre pièces remeublées du logis royal. Certains objets sont d’époque, d’autres proviennent de collections privées ou de la seconde main. Le château a lancé une vaste recherche de matériel via les sites de vente entre particuliers, les ressourceries et les cercles de collectionneurs.
« Nous avons reçu des dons et des prêts d’objets issus de 43 départements et chiné des objets sur des sites de revente en ligne », indique Catherine Leroi, cheffe du service culturel du Domaine national du château d’Angers. Ces éléments, notamment des bancs, coffres, tapisseries, vaisselle, textiles, objets de culte ou de la vie quotidienne, viennent compléter les reconstitutions pédagogiques pour offrir un aperçu documenté et structuré du cadre de vie princier au XVème siècle.
Des objets chinés et des meubles recréés sont regroupés au sein du logis royal. – © Angers.Villactu.fr
Présentée une première fois en 2022, l’exposition revient donc dans une version enrichie. Elle est visible jusqu’au 2 novembre 2025 au domaine national du château d’Angers. L’entrée est comprise dans le tarif habituel de visite (de 11 à 14 €).
Plusieurs animations estivales sont prévues en parallèle, notamment autour des métiers d’art, des savoir-faire médiévaux et de la vie quotidienne au Moyen Âge.
Par Eline Vion.
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