Depuis plus de 30 ans, la Bibliothèque anglophone fait vivre l’anglais à Angers
Culture

Depuis plus de 30 ans, la Bibliothèque anglophone fait vivre l’anglais à Angers

Fondée en 1993, la Bibliothèque anglophone est devenue, en plus de 30 ans, un lieu de diffusion de la langue anglaise et de rencontres interculturelles à Angers, forte de la deuxième plus grande collection de documents en anglais de France.

La Bibliothèque anglophone est à la recherche de nouveaux locaux à Angers. – © Angers.Villactu.fr

Installée depuis plus de 30 ans dans le centre-ville d’Angers, la Bibliothèque anglophone a été fondée en 1993 à partir d’un fonds de la Bibliothèque américaine de Paris. À la fois bibliothèque associative, centre de ressources linguistiques et espace de rencontres interculturelles, la structure s’apprête à relever un défi de taille avec la recherche de nouveaux locaux.

« La deuxième plus grande collection de France »

Créée à l’initiative de l’Université d’Angers, de l’Université catholique de l’Ouest, du Département et de la Ville d’Angers, la bibliothèque est née du transfert à Angers de près de 20 000 ouvrages en anglais, jusque-là entreposés à Nantes après la fermeture de sa bibliothèque américaine universitaire.

À l’origine affiliée à la Bibliothèque américaine de Paris, la structure a pris son indépendance au début des années 2000, lorsque les antennes régionales ont été appelées à devenir autonomes. Un changement de statut accompagné d’un changement de nom, afin de mieux refléter la diversité de ses publics : « Le nom de ‘Bibliothèque américaine’ ne représentait plus vraiment l’identité de l’association. Le terme de ‘Bibliothèque anglophone’, englobait mieux la population et les origines très diverses que nous accueillons », explique Mandy Torsey-Guillet.

Aujourd’hui, la bibliothèque revendique « la deuxième plus grande collection de documents en langue anglaise en France, derrière celle de Paris », précise la directrice. Elle compte environ 25 000 ouvrages et près de 2 000 membres actifs, issus de 76 nationalités. « Trois quarts de nos membres sont français », ajoute-t-elle, soulignant que la structure ne s’adresse pas uniquement à des anglophones natifs, mais à toute personne souhaitant pratiquer ou découvrir la langue.

Mandy Torsey-Guillet est la directrice de la Bibliothèque anglophone d’Angers depuis 2023. – © Angers.Villactu.fr

Un rôle départemental

Association loi 1901, la bibliothèque repose sur un fonctionnement hybride. Trois salariés encadrent une centaine de bénévoles qui animent plus de quarante activités régulières. Groupes de conversation en anglais ou en français, clubs de lecture, ateliers créatifs, soirées jeux, rencontres culturelles ou encore animations pour enfants composent l’offre de la bibliothèque. Pour les plus jeunes, des séances hebdomadaires permettent une initiation ludique à l’anglais : « Ils ne vont pas être bilingues après une heure, mais l’idée, c’est qu’ils repartent en se disant que l’anglais n’est pas si difficile et qu’ils se sont bien amusés », souligne Mandy Torsey-Guillet.

La bibliothèque joue également un rôle à l’échelle départementale en fournissant des dépôts de livres en anglais à une quarantaine de bibliothèques municipales, principalement en milieu rural, dans le Maine-et-Loire, mais aussi à Orée-d’Anjou et jusqu’à Château-Gontier. « Cela permet à des habitants de petites communes d’avoir accès à des livres en anglais sans se déplacer jusqu’à Angers », précise la directrice.

La Bibliothèque anglophone compte près de 25 000 ouvrages. – © Angers.Villactu.fr

Une recherche active de nouveaux locaux

Arrivée en France en 2012, originaire de Floride, Mandy Torsey-Guillet a elle-même découvert la bibliothèque en tant que bénévole, avant d’en devenir coordinatrice, puis directrice en 2023, à la suite du départ à la retraite de Phoebe Marshall-Raimbeau. Enseignante de formation, spécialisée dans l’enseignement de l’anglais langue étrangère, elle revendique une approche fondée sur l’accueil et la confiance. « Si nous avons une force, c’est dans notre accueil. On essaie d’accueillir de façon chaleureuse », affirme-t-elle.

Cet esprit d’ouverture se traduit aussi par une attention portée aux niveaux de langue avec près de la moitié des romans pour adolescents et adultes qui sont classés selon les niveaux européens, de A1 à C2, afin de guider les lecteurs. « Ce n’est pas que pour des personnes bilingues en anglais. On essaie de rendre la collection et les activités accessibles à toutes et à tous », insiste la directrice.

Mais l’avenir de la bibliothèque est aujourd’hui suspendu à une question matérielle, les locaux historiques ayant été rachetés par un investisseur privé avec un projet immobilier. La structure est désormais contrainte de chercher un nouveau site d’accueil : « Le souhait, c’est de trouver un local adapté à nos besoins, en surface, en localisation et en budget », résume Mandy Torsey-Guillet.

Par Eline Vion.

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