De l’école au grand public, Culture Biome fait le lien avec la recherche scientifique
Société

De l’école au grand public, Culture Biome fait le lien avec la recherche scientifique

Près d’Angers, l’entreprise Culture Biome mène des projets d’éducation à l’environnement et de médiation scientifique. Son équipe s’engage cette année dans un projet international autour d’une expédition au Mozambique pilotée par l’Université d’Angers.

Guillaume Chaslerie, est l’un des trois cogérants de Culture Biome avec Marine Pépin et Marie-Alix Ourson. – © Angers.Villactu.fr

Installée à Feneu, à quelques kilomètres d’Angers, la structure Culture Biome développe depuis plusieurs années des projets d’éducation à l’environnement et de médiation scientifique à destination des scolaires, des collectivités et du grand public. Forte d’une équipe de cinq salariés, l’entreprise intervient principalement à l’échelle départementale, tout en étant régulièrement sollicitée pour des projets régionaux ou nationaux.

« Notre particularité, c’est d’être une entreprise tout en travaillant presque exclusivement sur des projets d’intérêt général », explique Guillaume Chaslerie, cogérant. Culture Biome conçoit et accompagne des actions pédagogiques de long terme, souvent construites en partenariat avec les acteurs locaux.

Une éducation à l’environnement pensée sur le long terme

Une large part de l’activité de Culture Biome concerne le milieu scolaire, de l’école primaire au collège. Culture Biome privilégie les projets de long terme, étalés sur plusieurs mois, voire plusieurs années : « On fonctionne très peu avec des animations ponctuelles. Ce qui nous intéresse, c’est de revoir les enfants régulièrement, de suivre leur évolution et de leur permettre de s’approprier des lieux et des enjeux », souligne Guillaume Chaslerie.

Parmi ces dispositifs figurent les « aires terrestres éducatives », dans lesquelles les élèves deviennent gestionnaires d’un espace naturel de leur commune. Accompagnés par les éducateurs de Culture Biome, ils réalisent des diagnostics, formulent des préconisations et mettent en œuvre des actions concrètes. « Ils peuvent décider de faucher ou non, d’installer des nichoirs ou de créer des panneaux pédagogiques. Ce sont eux qui font des choix, sur la durée », précise le cogérant.

La structure intervient également auprès des collectivités sur des projets de renaturation, notamment des cours d’école. Ces démarches associent élèves, enseignants, agents techniques et élus locaux : « Les enjeux sont multiples, santé, bien-être, biodiversité, adaptation au changement climatique ou gestion de l’eau. Ce sont des sujets très actuels pour les communes », observe Guillaume Chaslerie.

En parallèle, Culture Biome développe un volet formation à destination des professionnels animée par Marine Pépin, co-gérante associée, qui vise notamment à accompagner enseignants, personnels de crèches ou assistantes maternelles dans la mise en place de l’école en extérieur. « L’idée, c’est de lever les freins, de montrer qu’on peut faire classe autrement, dehors, sans renoncer aux programmes scolaires », résume Guillaume Chaslerie.

« Chercheurs du climat », un projet de vulgarisation scientifique à l’échelle internationale

Depuis plusieurs mois, l’ensemble de l’équipe est mobilisée autour d’un projet d’envergure, baptisé « Chercheurs du climat ». Celui-ci s’inscrit dans une expédition scientifique internationale pilotée par l’Université d’Angers, qui doit se dérouler au printemps prochain dans le canal du Mozambique. À bord du navire océanographique Marion Dufresne, 70 chercheurs de différents pays étudieront des sédiments marins afin de reconstituer l’évolution du climat sur plusieurs milliers d’années.

« Dans les coquilles de microfossiles appelés foraminifères, on trouve tous les indicateurs du climat passé. En remontant les couches de sédiments, on peut savoir quel climat il faisait il y a 10 000 ans, explique Guillaume Chaslerie. L’objectif est de mieux comprendre les mécanismes climatiques anciens afin d’affiner les projections futures ».

Le rôle de Culture Biome dans ce projet est centré sur la médiation et la transmission. Sept écoles françaises participent à un programme pédagogique, avec des ateliers menés en amont de l’expédition : « On veut faire comprendre la démarche scientifique. Émettre une hypothèse, chercher, vérifier. Les élèves vont aussi correspondre avec des chercheurs et leur poser des questions pendant la mission », détaille le cogérant. Le dispositif a également une dimension internationale, puisque les supports pédagogiques sont traduits en portugais et déployés dans des écoles mozambicaines : « L’idée, c’est que les élèves d’ici et de là-bas puissent travailler sur les mêmes thèmes et comparer leurs résultats », indique-t-il.

Sur le terrain, trois membres de Culture Biome seront embarqués. Marie-Alix Ourson assurera la communication quotidienne, Marine Pépin coordonnera les échanges avec les écoles, tandis que Guillaume Chaslerie réalisera un documentaire et une exposition photographique destinés au grand public. « Ce qui m’intéresse, c’est de montrer la coopération scientifique internationale. Un chercheur seul ne peut pas faire grand-chose, mais ensemble, sur des projets comme celui-là, on peut vraiment faire avancer les connaissances », affirme Guillaume Chaslerie.

Pour financer cette opération, Culture Biome a lancé une campagne de financement participatif sur la plateforme Ulule. Une démarche rendue nécessaire par le statut de l’entreprise, qui ne permet pas l’accès à certaines subventions : « Pour l’instant, on avance sur nos fonds propres. On cherche encore une part importante du budget, à travers des fondations ou du financement citoyen », reconnaît le cogérant.

Au-delà de cette expédition, l’équipe espère faire de « Chercheurs du climat » un modèle reproductible : « Si ce projet fonctionne, il pourra être décliné sur d’autres missions scientifiques. L’enjeu, c’est de rendre la recherche accessible, de lutter contre le scepticisme en donnant des clés de compréhension », conclut Guillaume Chaslerie.

Par Eline Vion.

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