Cinq ans après le lancement d’un programme de reboisement à la forêt de Grésillé, son bilan interroge le groupe Les Ecologistes Grand Angers qui dénonce « un gaspillage d’argent et de ressources naturelles ».

Romain Laveau et Léa Vernerey, co-secrétaires des Ecologistes GRand Angers dénoncent le bilan de la forêt urbaine de Grésillé. – DR
Le vaste programme de plantation d’arbres lancé en 2019 par la municipalité d’Angers pour répondre à la polémique sur les abattages d’arbres peine à convaincre. Cinq ans plus tard, l’opération est critiquée pour son bilan écologique « décevant » et son coût « élevé ».
« Un gaspillage d’un demi-million d’euros »
En juin 2019, à quelques mois des élections municipales, le conseil municipal d’Angers adoptait un ambitieux projet de reboisement sur le site du bois de Grésillé. L’objectif annoncé : planter 45 000 arbres et 76 000 arbustes sur trois hectares, pour un montant total de 575 000 euros. Une initiative que l’équipe municipale, alors dirigée par Christophe Béchu, présentait comme un engagement fort en faveur de la transition écologique.
À l’époque, ce programme apparaissait aussi comme une réponse directe aux critiques suscitées par les nombreux abattages d’arbres réalisés entre 2017 et 2020 dans le cadre des travaux de la nouvelle ligne de tramway et de réaménagements urbains. Plus de 1 300 arbres avaient été coupés dans différents quartiers de la ville, dont Belle-Beille, la place de la Poissonnerie, la placette Saint-Michel ou encore la place Monprofit.
« Christophe Béchu, qui avait notamment été caricaturé dans la presse avec une tronçonneuse à la main devait absolument verdir son image avant les élections municipales de 2020, dénoncent le groupe Les Écologistes Grand Angers, pour qui les résultats ne sont pas à la hauteur des promesses. Le bilan est pour le moins mauvais. Certes, la partie basse pousse correctement mais les pertes seront à terme énormes et sur la partie haute du plateau c’est un échec avec peu d’émergences et déjà beaucoup de sujets morts ».

La forêt urbaine du Grésillé est au cœur du débat – © Archives Angers.Villactu.fr
Pour Romain Laveau, co-secrétaire des Écologistes Grand Angers et candidat à la primaire de la gauche, « ce type d’opération est un énorme gaspillage de nos ressources, dans le sens où plus des trois-quarts des arbres plantés meurent à terme. C’est un énorme gâchis à l’heure où les collectivités ont de plus en plus besoin de plans pour végétaliser l’espace public et lutter contre les îlots de chaleur ».
Sa collègue Léa Vernerey, également co-secrétaire du groupe, abonde en ce sens : « C’est un réel gaspillage d’argent public. En barrièrant simplement cet espace, comme ça se fait dans d’autres villes, et en plantant quelques espèces locales et paysagères, l’opération aurait coûté dix fois moins cher à la collectivité. Les arbres auraient pris par simple essaimage avec la parcelle boisée attenante. »
Les critiques portent ainsi autant sur l’inefficacité écologique du projet que sur son modèle économique. Les opposants dénoncent un « affichage vert » davantage guidé, selon eux, par des considérations de communication politique que par une stratégie environnementale : « Avec son obsession de changer son image de maire à la tronçonneuse en revendiquant la plantation de dizaines de milliers d’arbres à tout prix, Christophe Béchu a non seulement gaspillé un demi-million d’euros d’argent public mais surtout des dizaines de milliers de plants d’arbres et d’arbustes qui auraient pu être plantés dans nos quartiers, nos rues et nos cours d’école. »
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