Le 18 juin prochain, « Opéra sur écran(s) » propose la diffusion de La Flûte enchantée de Mozart dans quarante villes de la région Pays de la Loire, et notamment à Angers, où elle sera diffusée à ciel ouvert, sur la place du Ralliement.
En 2024, l’opéra Tosca avait rassemblé près d’un millier de personnes place du Ralliement à Angers. – © Garance Wester
Le mercredi 18 juin à 20 h, La Flûte enchantée de Wolfgang Amadeus Mozart sera retransmise en direct depuis le Grand-Théâtre d’Angers dans plus de 80 villes de l’ouest de la France. Cette opération, intitulée « Opéra sur écran(s) », est portée par Angers Nantes Opéra et l’Opéra de Rennes. Gratuite et ouverte à tous, elle ambitionne « de rendre accessible l’art lyrique au plus grand nombre ».
Un opéra populaire à portée de tous
Dix ans après sa dernière apparition à Nantes et à Angers, l’ultime chef-d’œuvre du compositeur autrichien revient dans une nouvelle production mise en scène par Mathieu Bauer, en cocréation avec Angers Nantes Opéra et l’Opéra de Rennes. Fidèle à l’esprit de conte qui caractérise l’œuvre, le metteur en scène revendique « une esthétique volontairement naïve, proche de l’univers de l’enfance et des manèges », explique Matthieu Rietzler, directeur de l’opéra de Rennes. Le chef d’orchestre québécois Nicolas Ellis dirige cette version, interprétée par une jeune distribution accompagnée du Chœur de chambre Mélisme(s).
Créée en 1791, La Flûte enchantée raconte l’histoire de Tamino, un prince chargé de libérer Pamina, fille de la Reine de la Nuit, aux côtés du fantasque Papageno. « Ce récit initiatique mêle féerie, humour et spiritualité, dans une langue allemande peu usitée à l’époque dans les cercles d’opéra, dominés par l’italien », décrit Nicolas Dufetel, adjoint à la culture à la Ville d’Angers.
Cette spécificité confère à l’œuvre un caractère populaire que les organisateurs souhaitent mettre en valeur : « Cette pièce appartient pleinement à la culture commune, tant elle a marqué les esprits. Tout le monde en connaît un air. La rendre accessible, c’est une manière de rappeler que l’opéra n’est pas réservé à une élite », poursuit l’adjoint.
Alain Surrans, Nicolas Dufetel et Matthieu Rietzler ont présenté l’édition 2025. – © Angers.Villactu.fr
Une diffusion à grande échelle
En 2024, Opéra sur écran(s) avait rassemblé près d’un millier de spectateurs à Angers, plus de 3 000 à Nantes et 10 000 dans les différentes communes partenaires de Bretagne et des Pays de la Loire. Parallèlement, 50 000 téléspectateurs avaient suivi la diffusion à domicile via les chaînes locales.
Pour cette sixième édition, places publiques, cinémas, maisons de quartier ou médiathèques diffuseront la projection dans une quarantaine de villes des Pays de la Loire, auquelles s’ajouteront une quarantaine d’autres en Bretagne. La portée de l’événement dépasse même les frontières régionales, puisque la ville allemande de Sarrebruck participera elle aussi à cette diffusion en direct. Comme l’année passée, des écrans géants seront installés, à Angers place du Ralliement, et à Nantes place Graslin.
En parallèle, La Flûte enchantée sera retransmise en streaming sur la plateforme france.tv et sur le site internet de France 3 Pays de la Loire. Huit télévisions locales, dont Angers Télé, Télénantes, LM Tv Sarthe, TV Vendée, TVR, Tébéo-TébéSud et Val de Loire TV relaieront également l’opéra à destination des publics éloignés.
Une édition maintenue malgré les difficultés budgétaires
Malgré le contexte budgétaire tendu en raison des coupes dans les subventions régionales, les organisateurs ont choisi de maintenir l’événement. Le coût total de l’opération est estimé à 350 000 euros. « Nous avons hésité à maintenir l’édition de cette année, mais face à ce gouffre, nous n’allions pas renoncer », affirme Nicolas Dufetel. En ce qui concerne l’année prochaine, ce sera une autre paire de manche ».
Pour Alain Surrans, directeur général d’Angers Nantes Opéra, l’enjeu dépasse largement la seule dimension artistique : « Nous sommes convaincus que l’opéra parle à tout le monde. Et c’est justement notre mission de lever les freins symboliques et culturels qui entourent encore trop souvent l’opéra. »
Par Eline Vion.
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