Née en 2021 à Beaucouzé, la brasserie artisanale Penrose a investi l’ancien tiers-lieu culturel le 122, rue de la Chalouère à Angers. À la croisée de la brasserie et de la champignonnière l’entreprise étend ses activités et s’ouvre au public.

Penrose a emménagé au 138 Rue de la Chalouère, à Angers. – © Angers.Villactu.fr
Fondée en 2021 près d’Angers, Penrose est une structure coopérative qui regroupe une brasserie artisanale, une champignonnière urbaine, ainsi qu’une production de boissons sans alcool.
L’entreprise a pour objectif de développer une approche locale, bio et engagée, à la croisée de l’artisanat brassicole, de l’agriculture urbaine et de l’innovation alimentaire.
Une surface de production doublée
Depuis quelques mois, c’est dans un bâtiment emblématique de la vie culturelle angevine, l’ex-122, que la brasserie Penrose a trouvé un nouvel élan. Cette coopérative fondée par trois amis, Antoine Montéard, Guillaume Popineau et David Trigolet, y a transféré l’ensemble de ses activités. Le lieu, plus vaste, permet non seulement d’augmenter la production, mais aussi d’accueillir les consommateurs, ce qui n’était pas possible sur leur ancien site à Beaucouzé.
« On arrivait à la fin de notre bail, et surtout à la limite de ce qu’on pouvait produire, explique Guillaume Popineau. Il nous fallait plus d’espace, plus de visibilité, ainsi que la possibilité de recevoir du public et c’est enfin le cas depuis plusieurs semaines ». Au 138 rue de la Chalouère, la surface de production a doublé : de quatre, les fermenteurs sont passés à six, pour une capacité estimée à 500 hectolitres en 2024. Un bar-boutique a été aménagé, ouvert le jeudi et le vendredi de 17 h à 21 h. Une terrasse extérieure a également été aménagée afin d’accueillir une quarantaine de personnes.

Guillaume Popineau et David Trigolet (de gauche à droite) ont fondé Penrose avec leur ami Antoine Montéard. – © Angers.Villactu.fr
Mais Penrose ne se limite pas seulement à la production de bières krafts. Dès ses débuts, la coopérative a misé sur une production mixte, alliant brassage et culture de champignons. Dans deux anciens conteneurs maritimes climatisés poussent aujourd’hui pleurotes, shiitakés et pholiotes du peuplier. « On produit environ 1,2 tonne de champignons par an, d’octobre à mai. Après, il fait trop chaud », précise Guillaume Popineau. Les champignons sont ensuite vendus à des restaurateurs et épiceries des environs, ou en vente directe sur place sous forme de tartinades ou séchés, au même titre que les bières et boissons fermentées, toutes présentées sous forme de canette.
« Nous avons fait le choix de la canette, car c’est le contenant le plus performant pour conserver la bière de la lumière et de l’air. Elles sont intégralement en aluminium ce qui leur permet aussi d’être recyclable à l’infini. C’est un choix gagnant sur tous les points », poursuit le cofondateur.

Des pleurottes, shiitakés et pholiotes du peuplier sont produits sur place. – © Angers.Villactu.fr
Une diversification portée par la demande
Si la brasserie connaît une croissance soutenue, c’est aussi en raison de son positionnement sur les boissons sans alcool, en plein essor. « Quand on a lancé notre premier kombucha en 2021, on ne s’attendait pas à une telle demande », affirme-t-il. À cette boisson fermentée à base de thé, Penrose a ajouté une bière sans alcool et plus récemment une ginger beer bio, au gingembre frais et citron.
Et le trio le constate, le marché du sans alcool évolue rapidement : « Il y a une vraie demande de la part des restaurateurs, des cavistes, des bars, mais aussi des particuliers. En revanche, l’offre de qualité reste limitée, il y a encore beaucoup de préjugés et de marques qui négligent l’offre que cela représente ». Penrose revendique une production artisanale et bio, « sans compromis sur le goût », avec l’ambition de proposer des alternatives saines, locales et plaisantes à consommer : « Nous pensons notre bière sans alcool comme une vraie bière, sans processus de désalcoolisation qui peut parfois altérer le goût ».
En parallèle, Penrose a renouvelé cette année son opération participative « Cultivons du houblon ». Au total, près d’une centaine de participants ont reçus des kits de plantation, comprenant un pied de houblon, de la ficelle de chanvre, un guide de culture et une canette vide de la future bière. Objectif : réunir les récoltes individuelles à la fin de l’été pour produire une bière collaborative, « où chacun repart avec sa canette à la fin ».

Penrose produit ses bières krafts et kombuchas bio depuis ses locaux à Angers. – © Angers.Villactu.fr
Un projet pérenne en gestation
Si les nouveaux locaux de Penrose ont été pensés comme une solution transitoire, les trois associés projettent déjà leur installation définitive dans le quartier de Belle-Beille, à proximité du campus universitaire d’ici quatre ans. Sur un terrain d’un hectare, ils souhaitent construire un site complet intégrant la brasserie, la champignonnière, une future houblonnière, et du maraîchage.
« C’est un projet qui s’inscrit dans l’économie circulaire. Nous cultiverons notre propre houblon pour produire notre bière, à base de céréales bio et locales. Puis, nous utilisons les drèches, c’est-à-dire les déchets, dans la champignonnière. Ensuite, le substrat de culture qui en résulte retourne dans le sol de notre houblonnière et ainsi de suite. Le tout forme un cercle vertueux », explique Guillaume Popineau
Le nom même de l’entreprise renvoie à ce projet à multiples facettes : Penrose est un clin d’œil au mathématicien britannique Roger Penrose, théoricien du triangle impossible. Un symbole choisi pour représenter les trois piliers du collectif : bière, champignons et houblon, mais également les trois amis qui ont formé l’entreprise.
Par Eline Vion.
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