La dette d’Angers Loire Métropole orientée à la baisse en 2024
Politique

La dette d’Angers Loire Métropole orientée à la baisse en 2024

Lors du conseil d’agglomération du mardi 10 juin, les élus communautaires ont approuvé le compte administratif 2024 et validé plusieurs orientations budgétaires et sociales.

Après un an d’exploitation du nouveau réseau de tramways, Angers Loire Métropole affiche un bilan positif. – © Angers.Villactu.fr

Le conseil d’Angers Loire Métropole (ALM) du 10 juin a adopté le compte administratif 2024, soit le bilan réel de l’exécution du budget voté en amont. Un exercice que le président de l’agglomération, Christophe Béchu, a qualifié de « prudent », tout en se félicitant de résultats « meilleurs qu’attendus ».

Une épargne en hausse, une dette en recul

« Nous avons tenu nos engagements », a déclaré Christophe Béchu, président de la communauté urbaine, en présentant un compte administratif marqué par un rebond de l’épargne brute, laquelle atteint 87,2 millions d’euros, en hausse de 18 % sur un an. Ce résultat a permis d’anticiper le remboursement de 9,2 millions d’euros de dette, initialement prévu pour 2025. « On ne pensait pas que ça serait possible avant 2025, sachant qu’on a livré le tramway en 2023 », a-t-il précisé.

La dette globale de l’agglomération s’établit désormais à 574 millions d’euros, avec une capacité de désendettement ramenée sous les 7 années, « en deçà du seuil d’alerte de 12 ans », s’est félicité Christophe Béchu. Un redressement salué par la majorité, qui met également en avant la diminution de la part d’emprunts dits à risque : « Nous sommes passés de 25 % à 7 % », a souligné le président, en référence aux emprunts toxiques contractés dans le passé.

La régie des transports enregistre également une embellie, où, en 2024, première année pleine d’exploitation du nouveau réseau de tramway, la fréquentation a dépassé son niveau de 2019. Les recettes ont progressé de 8,5 millions d’euros, réparties notamment entre les usagers (+ 3,2 M€) et les entreprises (+ 2,7 M€ via le versement mobilité).

« Ces ressources permettent d’envisager l’achat de nouveaux bus au biogaz, mais ne dispensent pas encore d’un soutien du budget principal », a précisé le président d’ALM.

Des signaux positifs sur l’eau, les déchets et l’environnement

Les budgets annexes liés à l’eau et à l’assainissement affichent une épargne suffisante pour alléger la dette de 5 millions d’euros. La collectivité investit dans la réduction des fuites, un axe stratégique. « On est dans une situation deux fois plus favorable que la moyenne nationale », a affirmé Christophe Béchu.

Côté déchets, la fin du remboursement de l’usine Biopole est en vue : « À la fin 2025, ce sera terminé », a annoncé le président d’ALM, évoquant un passif de 56 millions d’euros. « Un sujet pour lequel les écologistes angevins nous ont conduits dans le mur », a-t-il accusé, dans une passe d’armes politique avec l’opposition.

Si le bilan paraît positif, il est néanmoins nuancé par plusieurs élus de la minorité, dont notamment Silvia Camara-Tombini (PS) qui a dénoncé l’absence de débat budgétaire en amont de la séance et juge la comparaison avec 2023 peu significative : « L’année 2023 a été la pire de la décennie. Dire qu’on fait mieux, c’est un minimum. »

L’élue socialiste, qui se présente à la primaire de la gauche de Demain Angers, pointe aussi un niveau d’endettement historiquement élevé, et questionne la soutenabilité d’un modèle fiscal fortement dépendant des entreprises. « À quel point ce modèle est-il viable à moyen terme ? », interroge-t-elle.

Un budget vert en construction

Le conseil a également dévoilé un « budget vert », en application de l’article 191 de la loi de finances pour 2024. Ce nouvel outil vise à qualifier l’impact écologique des dépenses locales. Pour ALM, 10 % des dépenses sont jugées « très favorables » à la transition, 36 % « favorables », 51 % « neutres » et 3 % « défavorables ».

Yves Aurégan, élu écologiste, y voit une « boussole intéressante », mais regrette un périmètre encore restreint. Il critique aussi le recours à un cabinet externe et des critères jugés parfois « discutables ». Christophe Béchu a défendu le principe d’une évaluation indépendante : « Ce guide va précisément avoir le mérite que chacun arrête d’écrire ce qu’il a envie de dire. »

Par Eline Vion.

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