Depuis ses locaux à Pepina, l’angevine Hermine Pillet mêle écriture, écoute et coordination pour raconter les histoires des petites et grandes entreprises de l’Ouest.

Hermine Pillet s’est lancée en 2022 comme narratrice d’entreprise. – © Angers.Villactu.fr
Depuis trois ans, Hermine Pillet exerce un métier qu’elle a elle-même façonné : narratrice d’entreprise. À Angers, cette jeune autrice prête sa plume aux sociétés qui souhaitent documenter leur histoire, valoriser leurs savoir-faire ou transmettre leur identité autrement que par les discours commerciaux habituels. Une activité singulière, née d’un cheminement personnel atypique.
Une vocation naturelle
C’est à l’Ircom, une école angevine où elle étudie les lettres et les sciences politiques, qu’Hermine Pillet affine son goût pour l’écoute et les récits de vie. Mais le déclic survient plus tard, lors d’une mission humanitaire en Roumanie. Chaque mois, elle rédige une lettre de terrain, pleine de portraits et d’observations : « C’est la première fois que j’écrivais en étant lue par des gens et j’ai eu pas mal de retours positifs », se souvient-elle.
De retour en France, un refus d’inscription en master de lettres l’oblige à reconsidérer ses plans. Elle dresse alors une liste de ses envies professionnelles : écouter, raconter, écrire. « Je me suis dit : soit je cherche un boulot mais je vais devoir trancher, soit je compose mon métier avec tout ce que j’ai sur ma feuille. Et c’est ce que j’ai fait », raconte-t-elle.
Un métier hybride
En 2022, après une formation à la Boutique de gestion pour entreprendre (BGE) Anjou-Maine, elle fonde son entreprise : Le Millepertuis, du nom d’une plante aux feuilles trouées de lumière. « Ça reflétait ce que je pensais : à travers une feuille de papier, mettre en lumière des entreprises, des métiers et des savoir-faire. »
Depuis, Hermine Pillet a mené une vingtaine de projets. Elle a notamment collaboré avec les Ateliers Perrault, à Saint-Laurent-de-la-Plaine, connus pour avoir restauré la charpente de Notre-Dame de Paris, ou encore pour l’entreprise TBS. À chaque mission, elle recueille la parole des dirigeants et des salariés, remonte le fil de leur histoire, et rédige un récit à mi-chemin entre le reportage et la chronique artisanale. « L’idée c’est d’aller voir les entreprises et les aider à raconter qui elles sont, d’où elles viennent, comment elles se sont créées et en sont arrivées là », résume-t-elle.

Les Ateliers Perrault et TBS ont fait appel à Hermine pour un livre d’entreprise. – © Angers.Villactu.fr
Son travail ne s’arrête pas à l’écriture. Une fois le texte validé, elle monte une équipe de correcteurs, graphistes, photographes, et imprimeurs, afin de donner au projet sa forme finale, souvent un livre imprimé.
« Je m’adresse aussi bien aux entreprises industrielles qu’aux entreprises avec des savoir-faire rares et artisanaux. Ce qui est le plus intéressant dans mon métier, c’est d’aller voir les coulisses, ce qui se cache derrière une marque, et mettre en valeur des métiers insoupçonnés », poursuit-elle.
Des grandes aux petites structures
Si le métier de narratrice d’entreprise reste encore méconnu, Hermine Pillet se fait peu à peu connaître. À la croisée du journalisme d’entreprise, de la littérature et de la communication, son approche séduit par sa singularité et son attention portée à la transmission.
Soucieuse d’élargir son activité, elle imagine déjà d’autres formats : « des newsletters, des podcasts ou de la coécriture avec les salariés », explique-t-elle. Elle réfléchit aussi à des solutions pour rendre son travail accessible à des structures plus modestes. « Je cherche des moyens d’aider aussi les PME et les TPE à raconter qui elles sont. »
Par Eline Vion.
Suivez toute l’actualité d’Angers sur la chaîne WhatsApp d’Angers Villactu.