Economie

Quelle stratégie économique pour la ville d’Angers ?

Comme chacun sait, le développement économique est au cœur de l’action publique pour qu’un territoire se développe, d’abord comme ressource mais également comme une vitrine du dynamisme local. Malgré la disparition de la taxe professionnelle qui est un levier de la ressource financière des collectivités territoriales, les élus ont tout intérêt à favoriser la venue d’entreprises sur leur territoire.

A l’heure où se déroule « Made in Angers » évènement économique sur la ville, c’est l’occasion de décrypter la stratégie économique d’Angers. Pour aller dans le sens de cette introduction trois idées fortes m’apparaissent comme indissociables pour envisager l’avenir d’Angers.

Quelles activités de la ville la municipalité d’Angers est-elle en mesure de mettre en avant auprès d’un chef d’entreprise afin de le persuader de venir s’y installer ? De ce fait, la municipalité, tout en présentant des services traditionnels doit être en mesure de faire valoir une singularité particulière afin de sortir du lot et de séduire.

En effet, on sait très bien qu’un chef d’entreprise tout comme une grande enseigne regardent à plusieurs fois le niveau de service qu’offre la ville en question avant de faire le choix d’y implanter tout ou partie de ses activités. C’est en effet un des critères importants pour favoriser la vie des salariés en dehors du contexte de leur travail.

En fonction de leur taille, de leur situation géographique ou encore de leur patrimoine, les villes savent mettre en avant leurs avantages qui se recoupent souvent. D’autant que les réseaux aidants, les municipalités ont tendances à engager des projets semblables (transports collectifs, équipements de loisirs, accompagnement social…) De ce fait, la municipalité, tout en présentant ses services traditionnels doit être en mesure de faire valoir une singularité particulière afin de sortir du lot et de séduire.

On identifie plus facilement certaines grandes villes à travers l’implantation d’une grande enseigne. Toulouse est reconnue entre autres par son activité autour d’AIRBUS. Brest, Le Havre ou encore Saint Nazaire pour leur activité de commerce portuaire. Reims, le Champagne…

De ce point de vue, la douceur angevine, slogan touristique qui a value une très belle image à Angers et sa région depuis des années est peut-être aujourd’hui devenue une contrainte pour l’image de la vie politique. En effet, ce slogan n’est pas très dynamique pour faire avancer les projets.

La répartition des activités économiques et commerciales à l’échelle d’une ville est importante pour favoriser l’identification des enseignes et la fréquentation des magasins. La localisation des magasins à l’échelle de la ville est également non négligeable. Le cœur de la ville ne doit-il pas constituer le poumon de la vitalité économique ?

Si les centres commerciaux en périphérie sont pratiques du fait de l’espace qu’ils proposent ainsi que la concentration de multiples enseignes dans un lieu commun sans être obligé de faire plusieurs déplacements, ils risquent à terme de créer la désertion du centre-ville. Plus précisément, au regard des galeries marchandes qui se sont beaucoup développées dans les centres commerciaux de la périphérie urbaine d’une part et des nombreuses vitrines fermées dans le cœur de la ville. Il semble opportun de maintenir une stratégie pour faire en sorte que l’activité commerciale regagne le terrain du centre-ville. Bien entendu les plus optimistes diront qu’une fois que le tramway sera en service, l’activité de l’hyper-centre refleurira comme au printemps. Mais encore faudrait-il qu’il y ait des bourgeons. Et je pense que de ce côté, un travail reste à faire.

Le soutien à l’initiative économique et les partenariats public/privé

Angers la bien nommée. Deuxième pôle économique des Pays de la Loire et troisième du grand ouest. Pôle de compétitivité à vocation mondiale avec Végépolys. Enfin pôle universitaire et de recherches non négligeables. La ville peut être fière de sa vitalité. Néanmoins, il lui faut peut-être diversifier son identité économique. Car il suffirait d’une crise de la filière végétale pour que les conséquences soient désastreuses comme elle l’on été avec la chute de l’âge d’or de l’informatique.

A ce titre, le tourisme d’affaire est une bonne opportunité qui ne désemplit pas. De plus, Angers Loire Métropole de son côté soutient l’initiative économique en accompagnant l’entrepreneuriat jusque dans les quartiers.

Dans cette même veine, le micro-crédit en direction des porteurs de projets serait également le bienvenue de la même manière qu’a été mis en œuvre le micro-crédit à vocation sociale au sein du CCAS.

Dans une ville toutes les thématiques sont liées les unes aux autres. En ce sens elles impactent sur l’évolution. Il n’en reste pas moins que certaines dimensions telles que l’économie sont de vrais moteurs. Oui, vraiment « l’avenir pousse en Anjou ». Et en plus l’économie verte a de beau jour devant elle.