Des prisonniers de la maison d’arrêt saisissent la justice sur leurs conditions de détention
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Des prisonniers de la maison d’arrêt saisissent la justice sur leurs conditions de détention

Connue pour être en surpopulation et d’une extrême vétusté, la prison d’Angers doit dans les années à venir déménager à Trélazé. En attendant, un groupe de détenus a décidé de saisir le tribunal administratif pour demander la venue d’un expert concernant leurs conditions de détention.

prison

Une vingtaine de détenus de la maison d’arrêt d’Angers a décidé de saisir le tribunal administratif pour demander une expertise sur leurs conditions de détention dans cette prison très vétuste.

« Une première série de quinze requêtes sera déposée ce vendredi au tribunal administratif de Nantes, et une dizaine d’autres partiront la semaine prochaine », a indiqué Mathilde Livenais, l’une des avocates de cette action collective.

Ces requêtes en « référé constat », une procédure d’urgence, visent à obtenir qu’un expert passe dans les cellules occupées par les requérants pour vérifier les griefs formulés par les détenus, « en termes de superficie, d’hygiène, d’humidité et d’absence d’aération », a-t-elle expliqué.

La vingtaine de détenus de la maison d’arrêt d’Angers dénoncent notamment « des cellules de 8 à 9 m2 quasiment systématiquement occupées par deux détenus, avec au mieux un rideau de douche pour séparer les toilettes et un défaut d’aération, avec une unique fenêtre à 2 mètres du sol, qui entraîne humidité et moisissures sur les murs », ainsi que la présence de rats et des cas de gale, a détaillé Me Livenais.

Le référé « est un préalable à un recours au fond pour demander la condamnation de l’Etat à indemniser le détenu pour ses conditions de détention », une procédure qui elle devrait durer « plusieurs années », a ajouté l’avocate.

Ouverte en 1856, la prison du Pré-Pigeon ne correspond plus du tout aux normes pénitentiaires d’aujourd’hui. A la fin de l’année 2016, la maison d’arrêt d’Angers comptait 371 détenus pour 266 places. En septembre 2016, une soixantaine de détenus avaient refusé après la promenade de retourner dans leurs cellules afin de dénoncer leurs conditions de détention.

Une nouvelle prison de 685 places doit voir le jour à Trélazé en 2023.