Le CHU d’Angers de retour à l’équilibre
Santé

Le CHU d’Angers de retour à l’équilibre

Dans un contexte particulièrement difficile pour l’hôpital public, Cécile Jaglin-Grimonprez, directrice du CHU d’Angers, a fait le point sur la situation de l’établissement angevin à l’occasion de la conférence de presse annuelle.

Centre antipoison

C. Jouannet – CHU Angers

« Cette nouvelle année commence par un retour à l’équilibre financier après deux ans de plans d’économies », a annoncé ce mardi 14 janvier Cécile Jaglin-Grimonprez, directrice du CHU d’Angers.

Pour la directrice, arrivée à la tête du CHU en 2017, trois raisons expliquent ces bons résultats obtenus un an avant les objectifs fixés avec l’ARS (Agence régionale de santé). Premièrement, la poursuite des mesures d’économies, en limitant notamment en 2019 les dépenses. L’augmentation de 3 % de l’activité engendrant des recettes supplémentaires et enfin « la confiance de la population » avec une hausse de fréquentation de l’ordre de 2 % représentant 195 000 patients en 2019.

« Cette bonne santé financière nous a permis de renouer avec l’Agence régionale de santé une relation de confiance permettant de relancer les grands projets du CHU », a indiqué Cécile Jaglin-Grimonprez.

Un nouveau bâtiment de gériatrie

Après avoir en 2019 intégré comme nouveau pôle à part entière l’ex Hôpital Saint-Nicolas (350 hospitaliers et 400 résidents), le CHU d’Angers va voir son activité gériatrique continuer d’augmenter.

Un nouveau bâtiment qui sera construit au cœur du CHU accueillera en 2023 les services gériatries et de soins de suite et de réadaptation (SSR) de Saint-Barthélémy d’Anjou. Le coût de cette opération est estimée à près de 30 millions d’euros.

Un nouveau service d’urgences en 2026

Très attendues par le personnel médical mais également par les patients, les nouvelles urgences du CHU d’Angers verront le jour en 2026. L’ex centre Paul Papin sera déconstruit pour libérer l’espace nécessaire à la construction d’un plateau technique des urgences. Sur plus de 40 000 m², il comprendra notamment le service d’accueil des urgences, une partie des blocs opératoires adultes et de l’imagerie. Dans un second temps, les services de soins critiques et les prises en charge cardio-vasculaires y seront regroupés à l’horizon 2030. Le montant de l’opération est de 160 millions d’euros.

Face aux problématiques rencontrées par le service des urgences, la directrice a annoncé plusieurs actions récentes afin d’améliorer le quotidien des patients et des soignants.

« Nous avons installé des caméras dans la zone d’attente, à la fois pour s’assurer que les gens qui n’ont pas encore été vus ne sont pas en danger mais également pour prévenir les agressions envers le personnel », précise Cécile Jaglin-Grimonprez.

Pour la directrice, la fréquentation des urgences adultes n’a pas augmenté en 2019 malgré un service toujours sous tension : « On subit la désorganisation de la médecine de ville. Lors des périodes de vacances et que les cabinets sont fermés, le nombre de passages aux urgences augmente car les patients ne savent plus à qui s’adresser ».

Face à ces pics d’activités, le CHU mettra en place dès le week-end prochain au sein des locaux de chirurgie une unité de 11 lits du vendredi soir au dimanche soir pour les patients ayant besoin d’une hospitalisation de courte durée.

La directrice est également revenue sur la crise rencontrée actuellement, avec notamment l’intention, au plan national, de plus de 1 200 chefs de service et responsables hospitaliers de démissionner.

« Cinq médecins du CHU d’Angers ont décidé de démissionner à titre symbolique. Les médecins ont à cœur de faire part à la Ministre de la santé du sentiment de crise profonde que traverse l’hôpital public. On est contraint depuis de nombreuses années de développer nos activités avec les mêmes moyens. En attendant la réforme du financement qui n’a pas encore dépassée le stade de l’expérience pilote, les médecins ne comprennent pas pourquoi les discours sont autant en avance sur les faits. »

La diminution de la durée de séjours (5,4 jours en moyenne) entraînant le changement régulier des patients a pour conséquence « une augmentation de la charge mentale », a reconnu la directrice. « Il faut faire connaissance avec de nouveaux patients, mémoriser plus d’informations. Il y a un sentiment de course de la part des soignants. Je n’ai cependant pas de recette miracle pour répondre à cette problématique. »

En 2020, Cécile Jaglin-Grimonprez a rappellé que dans le cadre de la troisième délégation de crédits aux établissements de santé, la ministre des Solidarités et de la Santé, alloue 150 millions d’euros aux hôpitaux pour leur besoin d’investissement du quotidien. Le CHU d’Angers bénéficie ainsi d’1,6 millions d’euros permettant notamment l’achat d’un quatrième scanner et un nouvel IRM. En complément, les soignants pourront bénéficier de nouveaux « petits équipements » comme les tensiomètres ou les balances.

Des effectifs de nouveau en hausse

Après la suppression, dans le cadre des économies, de 137 postes en 2018, le CHU d’Angers a recruté en 2019 16 personnes portant à 4 846 le nombre de membres du personnel hors médecins.

« Nous sommes aujourd’hui à un infirmer ou un aide-soignant pour 11 patients tandis que les recommandations sont de 1 pour 14 », a rappellé Jaglin-Grimonprez.

Les chiffres clés 2019

  • Plus de 195 00 patients
  •  6 319 hospitaliers
  • 3 811 naissances
  • 491 660 prises en charge externes
  • 110 463 hospitalisations
  • 526 M€ de budget d’exploitation
  • 19,4 M€ d’investissement