Immobilier : « On s’attend à une forte demande après le confinement »
Economie

Immobilier : « On s’attend à une forte demande après le confinement »

A la tête de six agences immobilières « Espaces Atypiques » dont deux sur Angers et son agglomération, Cédric Pinto s’attend à ce que le reconfinement ait un impact sur la demande immobilière.

Espaces Atypiques Cédric Pinto

Cédric Pinto, à la tête de six agences « Espaces Atypiques » – Villactu.fr

Le marché immobilier est sous tension à Angers et les prix sont en forte augmentation. Depuis plusieurs mois, la demande est nettement supérieure à l’offre, aussi bien pour la location que pour la vente. Directeur de deux agences « Espaces Atypiques », groupe spécialisé, comme son nom l’indique, dans les biens atypiques et rares tels que les lofts ou maisons d’architecte, Cédric Pinto voit l’intérêt des habitants des grandes agglomérations grandir pour la préfecture du Maine-et-Loire.

Quel impact a ce reconfinement sur l’immobilier ?

« C’est une période très particulière pour l’immobilier, avec des incertitudes économiques qui pourraient nous faire penser que c’est difficile pour les gens d’acheter des biens ou de se lancer dans de nouveaux projets. La réalité du terrain a tendance à montrer l’inverse. Au moment du déconfinement en mai dernier, on a constaté que Angers bénéficiait d’une attractivité extrêmement forte. C’était déjà la tendance, mais elle s’est renforcée avec l’arrivée de personnes venant notamment de Paris et de Nantes. On se prépare à connaître de nouveau un pic d’activité à l’occasion du prochain déconfinement. Pendant ce confinement, le marché est un peu à l’arrêt. Nous ne pouvons plus effectuer de visites, même si nous avons l’autorisation de se déplacer chez les propriétaires qui voudraient vendre ».

Comment évolue le marché angevin ?

« Même si les prix ont augmenté ces deux dernières années, Angers reste une ville abordable. Avant la crise sanitaire, l’activité était déjà soutenue avec un marché tendu. Après une pause lors du premier confinement, nous avons connu une forte croissance des demandes, mais aussi des mises en vente, avec des propriétaires qui ont développé des projets de vie différents. Le confinement a beaucoup fait réfléchir. On pense que ce deuxième confinement aura les mêmes effets et on s’attend à faire de nombreuses visites lors du déconfinement. La situation dynamise le secteur de l’immobilier avec une envie des gens d’avoir un habitat qui leur ressemble. Chez Espaces Atypiques, nous sommes spécialisés dans la vente de biens de caractère qui ont une vraie âme. On constate que ce positionnement est d’autant plus en adéquation avec la demande actuelle où les gens sont à la recherche d’un bien qui va leur parler ».

Ce marché spécifique et plutôt haut de gamme connaît-il aussi une pénurie de biens ?

« De manière générale, il y a plus de demandes que d’offres. Pour autant, comme nous sommes vraiment spécialisés, le bouche à oreille fonctionne particulièrement. Je pense que nous avons toutefois la chance d’être moins sous tension que l’immobilier traditionnel même si nous avons toujours besoin de plus d’offres pour répondre à une demande croissante ».

Les parisiens sont-ils si nombreux à chercher un bien à Angers ?

« Oui, les parisiens représentent maintenant 60 % de notre clientèle contre 30 % avant la Covid. Ils viennent nous voir pour améliorer leur cadre de vie. Les verrous qui existaient avant par rapport au télétravail ont sauté et nous sommes qu’à 1h30 de Paris en TGV. Ils sont également à la recherche d’un extérieur. Lorsqu’on vit dans un 70 m², un parisien s’estime chanceux compte tenu du marché parisien qui a explosé. Lorsqu’ils arrivent dans notre région où pour le même prix, ils peuvent s’offrir un hôtel particulier ou une maison d’architecte, c’est exceptionnel. Nous avons aussi de plus en plus de nantais qui viennent nous voir pour des raisons de sécurité. Ils estiment que la ville de Nantes est devenue moins sûre qu’il y a quelques années et préfèrent se rapprocher d’Angers qui est plutôt connue pour sa tranquillité ».

Cet intérêt grandissant pour Angers a un impact sur les prix…

« En un an, les prix dans notre segment ont augmenté de 10 à 12 %. Pour un angevin ça peut commencer à paraître cher. Cependant, à 3 500 € du m², on peut s’offrir un bien haut de gamme dans l’hyper centre. A l’échelle nationale, c’est extrêmement abordable. Ce sont des prix qu’on ne retrouve ni à Nantes, Bordeaux, Toulouse ou Strasbourg, qui sont certes des plus grandes villes, mais qui ont aussi les travers des plus grandes villes. Par conséquent, Angers devient une ville très attractive, car elle reste abordable et le cadre de vie est très agréable ».