Urbanisme

Ils travaillent à la reconquête de la Maine

Près de 500 angevins étaient présents mardi soir pour découvrir le travail réalisé par les 90 angevins tirés au sort pour constituer des groupes de travail. Les trois urbanistes retenus ont également été présentés au public.

Le moins que l’on puisse dire c’est que les angevins ne manquent pas d’idées pour réaménager les bords de Maine. Présents hier à la réunion publique sur l’avenir des berges de Maine, le « groupe-projet » constitué de 90 angevins a présenté ses différents travaux.

Après être partis à Lyon et à Bordeaux afin découvrir les opérations de rénovation conduites, ils se sont réunis pour différents ateliers thématiques.

Ils souhaitent que les balades autour de la Maine soient facilitées, que les voitures n’aient plus la même place qu’aujourd’hui mais également que le franchissement de la Maine soit simplifié pour les piétons.

« Longer la rive gauche, cela semble impossible avec la proximité des voies rapides. La situation est caractérisée par des obstacles à franchir, du bruit permanent et un manque de confort général ».

« Rester sur la rive gauche est difficilement envisageable, non seulement parce que les lieux ne s’y prêtent pas mais qui plu est, parce qu’on n’y prend pas de plaisir. Le bruit est véritablement problématique et pour beaucoup, le long de la voie sur berges, l’expérience du bruit a été marquante », signale le groupe d’habitants.

Par ailleurs, la zone Saint-Serge est perçue par les angevins comme une « verrue » pour Angers. Le sentiment que l’entrée de ville est « loupée ».

Parmi les idées les plus folles formulées pour la groupe de travail, la création d’une cité lacustre, à Saint-Serge.

Si les angevins ont déjà des idées précisent pour aménager cette zone de 320 hectares répartis sur 6 kilomètres, de part et d’autre de la rivière, les urbanistes présents hier ne se sont gèrent prononcés.

François Grether, Bernard Reichen et Finn Geipel ont été présentés au public par le journaliste Fabrice Gasdon et ont dialogué avec les angevins présents.

François Grether qui a travaillé sur le quartier Confluences de Lyon essaie de « devenir un peu angevin ». Pour lui, Angers pourrait prendre exemple sur la Suisse en matière de transport.

De son côté Finn Geipel imagine des « taxis sur la Maine ». Bernard Reichen lauréat du grand prix de l’urbanisme en 2005 estime que la voiture deviendra un élément secondaire pour les déplacements : «On a glorifié la route et la voiture et, aujourd’hui, on est à un changement qui confronte la ville à des attentes contradictoires. Pour y répondre il y a de nouveaux types d’espaces à imaginer, qui renvoient à de vrais choix de société».

« Que faire des 50 000 véhicules qui passent chaque jour sur les voies sur berges? » demande un angevin au maire. « Je ne sais pas ! Si nous avons fait appel à des urbanistes c’est pour y réfléchir et trouver des solutions », lui répond Jean-Claude Antonini, tout de même certain que les voitures ne doivent plus avoir la même place qu’aujourd’hui.

Les trois équipes encore en course ont maintenant jusqu’à l’automne pour peaufiner leurs propositions, qui feront l’objet d’une exposition ouverte à tous dans le forum du Quai.