Grève sanitaire : « Les collèges ont été oubliés »
Société

Grève sanitaire : « Les collèges ont été oubliés »

Comme dans de nombreux établissements scolaires, la majorité des enseignants était en « grève sanitaire » ce mardi 10 novembre au collège de la Venaiserie à Saint-Barthélémy-d’Anjou. Ils demandent plus de moyens pour assurer la protection des élèves et des personnels contre la Covid-19.

grève sanitaire - collège de la Venaiserie

Une majorité des enseignants du collège de la Venaiserie était en grève ce mardi – Villactu.fr

A l’appel de syndicats enseignants, ce mardi 10 novembre est une journée de mobilisation nationale pour alerter sur les mesures sanitaires jugées insuffisantes dans les lycées et les collèges. Un peu plus d’une semaine après la rentrée des vacances de la Toussaint, les enseignants s’inquiètent d’un protocole sanitaire absent, notamment dans les collèges.

En fin de semaine dernière, le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer, avait annoncé un renforcement du protocole sanitaire dans les lycées, avec notamment la mise en place de cours en distanciel.

Au collège de la Venaiserie, à Saint-Barthélémy-d’Anjou, une majorité des enseignants était en « grève sanitaire » aujourd’hui. « Il y a des mesures sanitaires qui sont inférieures à celles que nous avons eu lors du déconfinement. », explique Eric Boyer, professeur d’histoire-géo et secrétaire départemental du syndicat majoritaire SNES-FSU.

Dans ce collège public de près de 700 élèves, les collégiens ne sont plus amenés, pour certains cours, à changer de classe afin de limiter le brassage des élèves. « Ils ne sont pas moins nombreux en classe et lorsqu’ils sont à la cantine, ils mangent les uns à côté des autres. Avec 580 élèves qui mangent à la cantine, c’est impossible de respecter une distanciation physique. Il faudrait plus de 4 heures pour qu’ils puissent manger par petits groupes ».

Les enseignants grévistes se sont sentis oubliés par le ministre de l’Éducation nationale : « Les annonces ne concernaient que les lycées, les collèges ont été oubliés. Son principal argument était de dire qu’il y avait plus de brassage dans les lycées, mais nous avons la même problématique avec des classes d’une trentaine d’élèves. Il n’y a pas moins de contaminations au collège qu’au lycée. »

« Ce que nous demandons, c’est de pouvoir appliquer le protocole du mois de mai, avec des effectifs réduits et une distanciation dans les classes et à la cantine. Nous ne voulons pas fermer les établissements, mais travailler par demi-groupe avec du distanciel une semaine sur deux. Il est impératif d’avoir du personnel supplémentaire pour le nettoyage des locaux et des surveillants afin qu’un vrai protocole sanitaire puisse être mis en place », poursuit Eric Boyer.

Pour les enseignants, le souhait n’est pas de revenir à des cours entièrement dispensés à distance comme ce fut le cas lors du premier confinement. « C’est quelque chose qui a creusé les inégalités entre des élèves qui ont un environnement favorable et ceux qui sont plus défavorisés », expliquent les enseignants.

L’intersyndicale a prévu un rassemblement en début d’après-midi devant l’Inspection académique de Maine-et-Loire à Angers.