Gilets jaunes : une journée sous tension à Angers
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Gilets jaunes : une journée sous tension à Angers

Le rassemblement régional des gilets jaunes à Angers ce samedi a été particulièrement suivi avec 2 500 manifestants dans les rues du centre-ville. De nombreux heurts et dégradations ont émaillé la manifestation.

Gilets Jaunes Ralliement

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Pour « l’acte 10 » du mouvement des gilets jaunes, un appel régional à se rassembler à Angers avait été lancé sur les réseaux sociaux en début de semaine. Selon la préfecture, qui avait interdit la manifestation en centre-ville, ils ont été environ 2 500 à manifester cet après-midi dans les rues d’Angers.

Le cortège a quitté le Jardin du Mail dans le calme en début d’après-midi avant de rejoindre le boulevard Carnot puis la rue Boisnet, secteur pourtant interdit par la préfecture de Maine-et-Loire.

Gilets Jaunes rue de la Roë

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Les premières tensions avec les policiers et gendarmes mobiles ont eu lieu au niveau du cinéma Les 400 Coups lorsque les manifestants ont voulu forcer le barrage pour rejoindre la place du Ralliement. Les commerçants qui avaient décidé d’ouvrir ont rapidement baissé les grilles de leurs magasins.

Gilets Jaunes premières tensions

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Les gilets jaunes ont pris la direction des voies sur berge avant de remonter le boulevard du Roi René pour tenter de rejoindre la gare, sous haute protection. C’est finalement vers le boulevard Foch que se sont dirigés les gilets jaunes. De nouvelles tensions ont éclaté entre manifestants et forces de l’ordre, grenades lacrymogènes répondant à des jets de projectiles.

En fin d’après-midi, le cortège a réussi à accéder à la place du Ralliement où les affrontements ont été les plus importants. Des projectiles ont été lancés vers les forces de l’ordre qui ont répliqué à nouveau avec des grenades lacrymogènes et assourdissantes. Les angevins venus faire les soldes en ce samedi ont dû être évacués des Galeries Lafayettes après l’infiltration des gazes lacrymogènes.

La confrontation s’est poursuivie rue d’Alsace et boulevard Foch. Du mobilier de chantier a été utilisé pour faire des barricades afin de bloquer l’évolution des forces l’ordre, puis des feux ont été allumés au niveau de la marie, devant la Banque de France et boulevard Bessonneau.

Gilets Jaunes Incendie rue du Mail cours

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Encadrés par des gendarmes, les pompiers sont intervenus tout au long de la soirée pour venir à bout des différents incendies déclenchés. En fin de journée, tandis que la majorité des manifestants avaient quitté le centre-ville, des tensions étaient toujours en cours devant la mairie, place Leclerc et Jardin du Mail. Le calme est finalement revenu aux alentours de 19h à Angers.

Incendie haut rue du Mail

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Les différents affrontements ont fait sept blessés légers, dont quatre parmi les forces de l’ordre. Quatre interpellations ont eu lieu. Les dégâts matériels les plus importants se situaient principalement au niveau de la place Leclerc, de la mairie et du boulevard Foch.

Christophe Béchu : « Des violences et des dégradations inacceptables qui discréditent le mouvement des Gilets jaunes »

Dans un communiqué diffusé ce soir, le maire d’Angers a fait part de sa « colère et de son écœurement ».

« Ce samedi, le mouvement des Gilets jaunes a pris un tournant inacceptable à Angers. Aux rassemblements et aux manifestations pacifiques que nous avions jusqu’à présent constatés a succédé aujourd’hui un mouvement particulièrement violent et hostile. De très nombreuses dégradations ont été commises dans le centre-ville d’Angers. Les chantiers ont été saccagés et des incendies ont été allumés. En restant présents aux côtés des casseurs, et donc en se montrant publiquement solidaires d’eux, les Gilets jaunes se sont discrédités », a indiqué le maire d’Angers.

Matthieu Orphelin : « Des affronts aux valeurs de notre république »

Le député LREM de Maine-et-Loire Matthieu Orphelin avait rencontré hier une délégation de gilets jaunes. Il a décidé ce soir de suspendre ses échanges avec leurs représentants.

« Rage de voir notre belle ville attaquée, en particulier les symboles de notre République (mairie, préfecture) », écrit Matthieu Orphelin ce samedi soir.

«  La plupart des Gilets jaunes ne se sont pas immédiatement désolidarisés de ces violences et beaucoup sont restés là où la situation dégénérait, malgré les engagements pris. En conséquence, je suspends mes échanges avec les représentants des Gilets jaunes », poursuit le député.