Face à la solitude SOS Amitié recherche des bénévoles
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Face à la solitude SOS Amitié recherche des bénévoles

SOS Amitié, association reconnue d’utilité publique offre depuis plus de 50 ans une oreille attentive à ceux qui souffrent de différents maux, grâce à une écoute téléphonique 24h sur 24 et 365 jours par an. Face à une demande croissante, l’association doit faire face à un manque d’écoutants.

SOS Amitié

Implantée à Angers depuis 1979, l’association SOS Amitié fêtera cette année ses 40 ans d’existence en Anjou. Il y a sept ans, une antenne a été créée à Saumur. Les écoutants sont présents 24h sur 24 et 7 jours sur 7 par téléphone. En 2018, les bénévoles angevins et saumurois ont répondu à 16 700 appels. Si le téléphone représente 92 % des appels, 8 % des personnes décident de passer par un chat ou une messagerie qui sont ouverts chaque jour de 13h à 03h.

« La majorité des appelants a entre 25 et 65 ans. Depuis la mise en place du chat et de la messagerie, nous avons de plus en plus de jeunes qui viennent vers nous. Il est souvent plus facile d’exprimer certaines choses par écrit. Les personnes plus âgées ont tendance à privilégier le téléphone. La dispersion géographique tend à amplifier leur solitude », explique Jean-Pierre Baron, Président de l’antenne angevine.

Pour certains appelants livrés à leurs angoisses, parler à leur entourage est parfois une épreuve insurmontable. « A SOS Amité, nous leur accordons de l’importance, leur donnons le sérieux qu’il faut, car nous connaissons les dangers des impulsions adolescentes et adultes », confie Anna, bénévole depuis plusieurs années.

« Globalement, il y a un pourcentage assez faible de personnes qui expriment clairement une envie de suicide par téléphone. Ils le font comprendre parfois aux écoutants lors des échanges.  La souffrance psychique et la solitude demeurent les premiers motifs d’appel », ajoute Jean-Pierre Baron.

« Nous nous engageons auprès des écoutants comme des appelants à respecter leur anonymat. Le caractère confidentiel des propos et l’anonymat sont des impératifs pour nous », prévient le Président de l’antenne angevine.

Un besoin croissant de bénévoles

Sur le plan national, SOS Amitié recherche pas moins de 500 bénévoles pour faire face à l’ensemble des demandes, qui ont tendance à augmenter. Dans le département, SOS Amitié a besoin d’une dizaine de nouveaux écoutants, principalement sur Saumur.

« Pour devenir bénévole, il faut être persuadé du sens de l’action. Il ne faut pas hésiter à prendre contact et échanger avec nous afin de voir si cela peut correspondre à ses envies. Sur une vingtaine de demandes, en moyenne, 5 à 6 personnes finissent par devenir bénévoles, explique Jean-Pierre Baron. Être bénévole c’est enrichissant. Les écoutants reçoivent beaucoup de la part des personnes qui appellent. Nous proposons 40h de formation théorique avec des psychologues, des sociologues… Il y a également 40h de formation pratique. L’arrivée d’un nouvel écoutant est validé par le conseil d’administration. Nous avons le souci de la qualité de l’écoute. »

Aujourd’hui, face au manque cruel de bénévoles, SOS Amitié ne peut répondre qu’à 1 appel sur 4 au téléphone et à 1 appel sur 10 au chat.

« Nous sommes là pour prendre le temps. Nous pouvons passer jusqu’à 30 minutes en moyenne par téléphone et jusqu’à 1 heure par chat avec un appelant », souligne Jean-Pierre Baron.

« L’écoute doit être neutre, car nous ne mettons aucun affect dans le dialogue », prévient Sophie, une bénévole. « L’écoutant n’est pas là pour donner des conseils et dire ce que la personne doit faire. L’objectif est de s’assurer que la personne connaît bien les associations ou les aides qui pourraient répondre à ses besoins », poursuit le Président de SOS Amitié Angers.

Des dons pour poursuivre les missions

Soutenue par les villes d’Angers et de Saumur, l’agence régionale de santé et le département de Maine-et-Loire, SOS Amitié doit faire face comme de nombreuses autres associations à une baisse des subventions.

« Les aides que nous recevons des collectivités ne suffisent plus. Nous avons aussi besoin de dons de particuliers afin de maintenir une qualité d’écoute et de formation », prévient Jean-Pierre Baron.

Un partenariat avec Facebook et Google

Depuis 2012, SOS Amitié a établi des partenariats avec Facebook et Google, afin d’inciter les internautes tentés par le suicide à appeler. Une vidéo d’alerte, portant sur les démarches pertinentes à effectuer en cas de comportements ou de publications inquiétantes d’un proche, a été réalisée et est relayée par Facebook.

De plus, depuis 4 ans, lorsque un internaute tape dans le moteur de recherche Google un des mots-clés ayant attrait au suicide, le numéro de téléphone de SOS Amitié s’affiche automatiquement, en tête des réponses apportées.

SOS Amitié
www.sos-amitie.com

02 41 86 98 98