En recyclant des masques, il met au point un seau à compost
Société

En recyclant des masques, il met au point un seau à compost

A la tête de l’entreprise Comesa basée à Sainte-Gemmes-sur-Loire, Emmanuel Bardin entend donner une seconde vie aux masques que nous utilisons quotidiennement depuis deux ans. Il s’apprête à lancer un seau à compost fait à partir de masques recyclés.

Emmanuel Bardin - Comesa

Emmanuel Bardin vient de créer le « bio-seau » à partir de masques recyclés – Angers.Villactu.fr

Installée à Sainte-Gemmes-sur-Loire, au sud d’Angers, l’entreprise Comesa créée en 2005 par Emmanuel Bardin commercialise et distribue, essentiellement pour les instituts de beauté, des cosmétiques bio avec sa propre marque « Allo Nature ». En 2013, l’entrepreneur angevin lance la marque « Allo Soins » qui propose notamment des trousses de secours sur mesure pour les professionnels.

Au début de l’épidémie de Covid-19, il développe avec Allo Soins un masque en tissu, lavable 50 fois. Il se retrouve rapidement bloqué dans sa distribution lorsque de grands groupes réclament que leurs salariés portent des masques chirurgicaux jetables.

Sensibilisé à l’écologie depuis son plus jeune âge grâce à ses parents, l’idée de vendre des masques jetables ne l’enchante guère. « Je n’avais pas envie de voir des centaines de milliers de masques finir par terre dans la rue. Il faut savoir qu’un masque met 450 ans pour disparaître dans la nature », s’inquiète Emmanuel Bardin.

En mai 2020, avec Eco’Logic Recyclage, il propose aux entreprises des box de collecte de masques chirurgicaux capable d’en contenir entre 500 et 600. Avec différents partenaires, Emmanuel Bardin transforme ensuite les masques collectés en granulés de plastique. « Aujourd’hui, plus de 500 box de collecte sont présentes à travers la France », précise le dirigeant de Comesa.

Les masques recyclés transformés en seau à compost

Toujours avec comme objectif de valoriser les déchets et proposer une solution écologique, Emmanuel Bardin a eu l’idée originale d’utiliser les granulés de plastique issus des masques chirurgicaux usagés pour créer un « bio-seau », permettant de trier et séparer les fonds d’assiette.

« A partir du 1er janvier 2024, l’ensemble des biodéchets devra faire l’objet d’une collecte séparée pour être valorisé. Chaque français aura une nouvelle poubelle pour trier ses déchets », explique le chef d’entreprise.

Contrairement aux poubelles classiques, le « bio-seau » sur lequel il travaille depuis plusieurs mois bénéficie d’un système qui assèche les déchets évitant ainsi la fermentation et les odeurs qui vont avec. Le liquide est séparé des biodéchets à l’aide d’une grille filtrante. Le liquide peut ensuite être utilisé pour les plantes d’intérieures, mais aussi en tant qu’assainissant pour les canalisations. « Une personne seule pourra stocker ses déchets pendant un mois, une famille de quatre personnes pendant quinze jours, avant de les apporter à un point d’apport volontaire ou de l’utiliser en compost », affirme-t-il.

Grâce à une puce, ce « bio-seau » pourra être connecté, facilitant par exemple l’ouverture du capot du point d’apport volontaire ou la mise en place de la redevance incitative.

Des contacts avec les collectivités

Désormais, Emmanuel Bardin veut passer du prototype à la commercialisation. Toutefois, pour se lancer, celui qui emploie déjà une dizaine de personnes, doit signer les premières commandes. « Je vais rencontrer Angers Loire Métropole d’ici quelques jours. C’est un produit fabriqué à Juigné-sur-Loire qui pourrait être distribué aux angevins ». D’autres rendez-vous sont prévus, notamment avec le maire de Bordeaux.