Politique

La première adjointe du maire privée de toute ses responsabilités

Le maire d’Angers n’a pas apprécié la dernière sortie médiatique de sa première adjointe. En début de semaine, Jean-Claude Antonini a réagit en privant sa première adjointe et vice-présidente de toutes les délégations qui lui restaient.

Le divorce est consommé entre Jean-Claude Antonini et sa première adjointe, Bernadette Caillard-Humeau.

Début octobre, Bernadette Caillard-Humeau, alors adjointe à la mobilité et les déplacements, avait déclaré dans les colonnes du Courrier de l’Ouest que le parking de la Rochefoucault allait devenir payant.

« La fin du stationnement gratuit place la Rochefoucault, je l’ai découvert en lisant le journal. Ça fait un drôle d’effet. Elle a confondu les préconisations d’un cabinet d’études et la décision des élus », indique Jean-Claude Antonini.

Peu de temps après cette annonce, le maire avait démenti l’annonce de sa première adjointe, lui retirant par la même occasion ses principales délégations. Elle restait cependant encore en charge de la voirie à la ville d’Angers, des déplacements et des mobilités à la communauté d’agglomération.

Après un mois de silence, Bernadette Caillard-Humeau s’est exprimée pour la première fois sur sa sanction dans le courrier de l’ouest, qualifiant sa mise en touche d’un « acte politique ».

« Bernadette Caillard-Humeau a choisi de contredire publiquement son retrait de délégation, non pas pour le minorer mais au contraire pour le grossir et lui donner un sens qu’il n’a jamais eu en le déplaçant du terrain personnel au terrain politique. La réaction des élus démocrates a bien démontré qu’il ne s’agit pas d’un problème politique, tout comme les réactions que vous avez été nombreux à me faire parvenir (…). Je considère que le reste de confiance qui justifiait sa place, à la Ville comme à la communauté d’agglomération d’Angers Loire Métropole, n’existe plus. C’est en toute sérénité et en toute connaissance de cause que j’ai pris la décision de lui retirer toutes ses délégations. », a indiqué le maire dans un communiqué.

Pour Jean-Claude Antonini, sa première adjointe posait de nombreux problèmes au sein de la municipalité.

« Le retrait de ses délégations sont le fruit d’une incapacité complète à travailler dans un cadre collectif. Pour éviter que tout le monde se cogne le nez, il y  a des règles à respecter. L’annonce intempestive de la fin du stationnement gratuit sur la place la Rochefoucault en est l’exemple. Elle a confondu préconisations d’un cabinet d’études et la décision des élus. Demain, si un cabinet me conseille de raser la ville, je ne le ferai pas. Ce n’est pas une décision prise à cause d’un article dans le journal, c’est la coupe qui était pleine. J’ai un seuil de tolérance très élevé mais quand ça déborde, ça déborde. Et on a mis trois ans et demi à attendre le seuil de tolérance .»

Le maire n’hésite pas à étaler les « erreurs » de sa première adjointe : « Avec ses collègues, elle ne communiquait pas beaucoup, elle est dans l’incapacité de partager ses dossiers. Souvent, on a découvert dans la presse des décisions. Ce n’est pas facile après de ratrapper les choses. Par exemple, elle a pris devant un ministre l’engagement de mettre en place un plan vélo qui nous engageait pour 30 millions d’euros, uniquement à la charge de la ville. Ce n’était pas possible. »

Jean-Claude Antonini fera connaître dans les jours qui viennent le nom ou les noms des élus appelés à prendre la succession de Bernadette Caillard-Humeau sur les dossiers de l’agglomération notamment, sachant qu’à la Ville d’Angers, c’est Vincent Dulong qui avait pris le relais sur la partie des déplacements.

En attendant, Bernadette Caillard-Humeau reste première adjointe. « Apparemment, la loi prévoit qu’elle doit rester première adjointe. Mais ce sera une coquille vide, un titre qui n’aura pas de sens puisqu’elle n’aura plus aucune des responsabilités des adjoints. »

En ce qui concerne une éventuelle démission, le maire indique qu’il ne lui a pas demandé de démissionner.

« C’est une personne capable de lucidité, c’est à elle de voir ce qu’il lui reste à faire. Pour moi c’est terminé, je n’en parlerai plus jamais. »