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Frédéric Béatse a rendu hommage à Nelson Mandela

Ce mardi matin à la cité éducative Nelson-Mandela, inaugurée il y a près d’un an dans le quartier des Hauts-de-Saint-Aubin, le maire d’Angers a rendu hommage à Nelson Mabdela, décédé il y a quelques jours.

Discours du maire d’Angers :

« Nous sommes ici réunis pour honorer la mémoire d’un homme d’exception, Nelson Mandela.

A 9.000 kilomètres d’ici, à Johannesburg, c’est non seulement tout un pays : l’Afrique du sud, non seulement tout un continent : l’Afrique, mais aussi la planète toute entière qui rend hommage à Nelson Mandela à travers la présence d’une centaine de chefs d’Etat et de Gouvernement.

Ce n’est pas un hasard si nous sommes réunis devant cette cité éducative.

D’abord parce qu’elle porte son nom. Et nous sommes vraiment très fiers d’avoir été parmi les premiers en France à donner à une école le nom de ce grand homme.

Ensuite parce que le parcours exemplaire de Nelson Mandela est pour nous tous une leçon de vie et qu’il doit être pour toujours une référence à suivre pour notre jeunesse.

C’est d’ailleurs à cette jeunesse que je souhaite plus particulièrement m’adresser ce matin.

Nelson Mandela fut à la fois un homme de combat, de justice, de pardon et de paix.

Difficile pour les plus jeunes d’entre nous d’imaginer que, jusqu’aux années 1990, dans un pays d’Afrique, les blancs et les noirs ne montaient pas dans les même bus, ne partageaient pas les mêmes plages, ni les mêmes toilettes… et bien sûr en aucun cas les mêmes écoles.

Tout était d’ailleurs mis en œuvre pour que les noirs apprennent le moins de choses possibles à l’école. Les noirs étaient même obligés de disposer d’un passeport pour se déplacer à l’intérieur de leur pays !

Ce pays dont les lois étaient racistes considérait qu’une femme ou qu’un homme noir avait moins de valeur qu’un blanc.

Nelson Mandela n’a jamais pu se résigner à une telle injustice.

Les enfants… ce conseil s’adresse aussi aux moins jeunes d’ailleurs…, n’oublions jamais que le racisme est un comportement I-NA-DMI-SSIBLE, qu’il est comme un coup de poing que l’on donne à la personne qui en est victime.

Se retrouver ainsi attaqué, non pas pour quelque chose que l’on a fait ou dit, mais simplement parce qu’on est né avec une couleur de peau, il n’y a pas plus absurde et de plus injuste.

C’est une négation complète du fait que nous appartenons tous à la même humanité, que cette humanité est riche de sa diversité et que chaque être humain a son histoire, son vécu, son caractère, son libre-arbitre… sa personnalité.

Et bien sûr, quelle injustice ! Nelson Mandela, homme d’une immense intelligence, refusait l’immobilisme imposé par les blancs qui voulait faire croire que le racisme était naturel, que la différence était source de hiérarchie. Nelson Mandela, lui, voulait juste un traitement d’égalité entre tous les Sud-Africains. Mais les blancs au pouvoir ne l’entendaient pas ainsi.

C’est pourquoi Nelson Mandela est devenu un combattant. Pourtant, il aurait certainement pu vivre de manière relativement aisée car il appartenait à une noblesse noire d’Afrique du Sud. Mais non, il a choisi de se battre pour ses frères de couleur et de risquer sa vie pour cette cause. C’est une des premières grandes leçons à retenir. Ayons un respect absolu pour ces personnages qui au fil de l’histoire n’hésitent pas à mettre leur vie en danger pour faire triompher les valeurs de tolérance, de liberté et d’humanité. Ne les oublions jamais !

Si nous vivons aujourd’hui dans une république démocratique, c’est parce que des femmes et des hommes, courageux au plus haut point, ont su dans les périodes sombres de l’histoire se lever et se battre pour l’essentiel.

Ensuite, Nelson Mandela passa de longues années en prison dans d’horribles conditions. Rendez-vous compte, il fut emprisonné à l’âge de 44 ans. C’est quasiment mon âge ou celui de vos parents, et ce, pour n’en sortir qu’à 71 ans, l’âge de vos grands-parents. 27 longues années derrière les barreaux d’une cellule… Privé de liberté et réduit à n’être qu’un simple numéro de prisonnier : le 46664.

Eh bien, au lieu d’accepter de se soumettre à cette nouvelle injustice, Nelson Mandela décide de poursuivre différemment son combat en restant digne et fier face à ses gardiens. Il utilise cette captivité pour lire énormément de livres, apprendre ainsi plein de nouvelles choses et devenir encore plus fort.

J’en profite pour faire une petite digression et revenir à notre Cité éducative qui héberge non seulement une école mais également une bibliothèque. Je voulais juste dire que les avoir ainsi réuni sous un même toit puis les avoir placé sous l’égide symbolique de Nelson Mandela me semble particulièrement à-propos.

Revenons à Nelson-Mandela qui fait alors preuve en tant que prisonnier d’une immense ténacité. A de nombreuses reprises, les chefs blancs du pays proposent de le libérer à la seule condition qu’il renonce à son combat pour l’égalité entre noirs et blancs. Malgré ses conditions de vie difficiles, les pressions exercées par ses geôliers, la privation de sa liberté, Nelson Mandela refuse de renoncer à ses valeurs et à son combat. Voilà une autre grande leçon à retenir : il existe des valeurs universelles que je pourrais résumer à celles de notre devise républicaine, « Liberté, égalité, fraternité », et pour lesquelles il est impossible de négocier sans renoncer à une partie de soi-même et de sa propre humanité.

Enfin libéré en 1990, Nelson Mandela devient le chef de l’état d’Afrique du Sud. Il aurait pu alors se venger contre ses anciens bourreaux. Certains de ses compagnons l’incitaient à le faire. Les noirs avaient tellement souffert. Eh bien, pas du tout, aucune haine chez Nelson Mandela. Au contraire, il devient un homme de paix et de réconciliation. Il évite ainsi probablement une guerre civile. Pour que son pays puisse aller de l’avant, il pardonne à ses propres geôliers et à ceux-là mêmes qui l’ont jeté en prison.

Grâce à cette force morale irréprochable, il évite un immense bain de sang et certainement des milliers de morts.

Quel Destin ! Nelson Mandela n’est pas un personnage historique parmi d’autres. Il est beaucoup plus que cela. Sans lui, l’histoire n’aurait pas eu le même cours. Elle aurait été certainement beaucoup plus violente et sanglante. Nelson Mandela est le père fondateur de son pays et il est, pour chacun d’entre nous, une référence morale. Enfin, pour vous, les enfants, il doit désormais correspondre à un idéal. »